Abstract :
[fr] Dans un contexte où l’obésité est un problème de plus en plus alarmant, l’élaboration de
moyens de lutte contre celle-ci représente un défi important. Le développement des adipocytes,
cellules stockant la masse graisseuse du corps, peut être entravé par une molécule, la 1,2-
vinyldithiine. Cette dernière dérive de l’allicine, la molécule produite par la réaction enzymatique
entre l’alliine et l’alliinase. Une étude de l’alliine et de ses mécanismes réactionnels constitue dès
lors un sujet de recherche pertinent.
Dans un premier temps, le but du travail consistait en l’obtention d’une réserve d’alliine
afin d’étudier sa réaction. Cependant, la synthèse de l’alliine mène à un mélange de
diastéréoisomères (57 % de (-)alliine contre 43 % de (+)), alors que seule la forme (+) existe
naturellement. L’obtention de cette molécule à une pureté relativement importante est devenu
notre objectif. Ensuite, certains paramètres de la réaction enzymatique ont été mesurés.
Un premier développement intéressant fut la mise au point d’une méthode HPLC de
séparation des diastéréoisomères sur une colonne de graphite de carbone poreux. Diverses voies
ont ensuite été expérimentées pour améliorer la proportion finale en (+)alliine dans notre
échantillon. La purification à partir de gousses d’ail s’est révélée longue, bien que la
chromatographie sur silice conduise à des résultats intéressants (Pureté HPLC de 90 %). Une
synthèse enzymatique améliore l’excès énantiomèrique mais uniquement de quelques pourcents
(diastereoisomeric excess, de = 26 %). Une séparation est observée par le procédé de Stein et
Moore (chromatographie échangeuse d’ions pour acides aminés). Les meilleurs résultats ont été
mis en évidence sur une colonne aminopropyle. Dans ce cas, la proportion en (+)alliine atteint les
95 %. Enfin, l’activité enzymatique spécifique mesurée vaut 45,8 μmoles de pyruvate par minute
et par gramme de protéine.
La méthode HPLC développée semble plus performante que celles qui sont décrites dans
la littérature. La résolution a été améliorée, permettant une bonne distinction des
diastéréoisomères. Parmi les techniques de production de (+)alliine testées à partir de la synthèse,
la chromatographie échangeuse d’ions analytique donnait des résultats encourageants. Cette voie
pourrait être expérimentée plus longuement. Une méthode HPLC sur phase aminopropyle donnait également lieu à une bonne séparation, et le passage sur colonne classique fut un succès
(de > 90 %). La purification de gousses donne un résultat équivalent, mais le procédé est long et
le rendement plus faible. Pour clôturer, l’activité enzymatique spécifique mesurée correspond aux
valeurs citées dans la littérature.