Evaluer les difficultés langagière est essentiel ... Mais qu'en est-il de leur impact fonctionnel ? Intérêt du QLIF 6-12 lors du diagnostic d'un trouble développemental du langage (TDL)

Le TDL fait référence à un trouble neurodéveloppemental touchant environ 7% de la population (Norbury et al., 2016). Il se caractérise par des difficultés persistantes dans l’acquisition et l’utilisation du langage oral au niveau des versants productifs ou réceptif (DSM-5, p. 42) ayant un impact fonctionnel sur la vie quotidienne et les apprentissages (Bishop et al., 2017). Réaliser un bilan des compétences et des connaissances langagières est une tâche essentielle dans le cadre d’un diagnostic de TDL. Mais il n’est pas suffisant à lui seul. Il est également nécessaire, dans une optique de convergence des données (Castilla-Earls et al., 2020) de recourir à l’évaluation de l’impact fonctionnel des difficultés langagières (Bishop et al., 2017). Le QLIF 6-12 (le Questionnaire sur le Langage et les Impacts Fonctionnels pour les enfants de 6 à 12 ans) a été récemment développé (Ross-Lévesque et al., 2024) pour documenter l’impact fonctionnel de ces difficultés.
L’objectif de cette étude est d’évaluer l’utilité de recourir à ce questionnaire lors de l’identification d’un TDL chez les enfants d’âge scolaire. Nous faisons en effet l’hypothèse que les parents d’enfants présentant des difficultés langagières (objectivées par des tests standardisés) sont plus susceptibles de rapporter un impact fonctionnel au quotidien.
Pour confirmer cette hypothèse, les compétences langagières de 265 enfants d’âge scolaire (de 6;0 à 11;4 ans) ont été évaluées à l’aide d’outils standardisés (à savoir : l’épreuve de répétition de logatomes de l’Evaleo 6-15, l’épreuve de répétition de phrases de la CELF, l’épreuve de discrimination auditive de l’ELDP, le vocabulaire en réception via le PPVT et le vocabulaire en production via l’EVT). Parmi ceux-ci, 15 enfants ont été identifiés comme présentant des difficultés langagières puisqu’ils ont obtenu au moins deux résultats inférieurs aux critères seuils (à savoir : - 1,5 ET ; Thordardottir et al., 2011). Le QLIF
6-12 a été complété par les parents pour l’ensemble de l’échantillon. Sur base de ces données, une comparaison des résultats obtenus au QLIF entre les enfants avec et sans difficultés langagières sera présentée. Nous nous attendons à observer un score significativement moins élevé au QLIF (plus le score est bas, plus l’impact fonctionnel est présent) pour les enfants présentant des difficultés langagières comparativement à ceux qui n’en ont pas. En conclusion, cette étude permettra d’obtenir des données chez les enfants tout-venant concernant le QLIF 6-12 et d’observer dans quelle mesure elles se distinguent des scores obtenus chez les enfants TDL.