L’exploitation de tests diagnostiques au service de la diffusion de connaissances didactiques : réflexion sur l’introduction des opérations sur les nombres négatifs au début de l’enseignement secondaire

Les recherches didactiques récentes menées dans le domaine des nombres négatifs mettent en évidence que, bien avant les apprentissages du secondaire, les élèves parviennent à raisonner sur les nombres entiers (Lamb et al., 2018 ; Bofferding & Enzinger, 2017 ; Enziger, 2019). Ces auteurs plaident pour une meilleure prise en compte de ces « déjà-là » des élèves dans l’apprentissage formel des nombres négatifs. Un projet de recherche collaborative réunissant des chercheurs et quatre équipes d’enseignants de mathématiques visait à accompagner ces derniers dans une meilleure prise en compte des « déjà-là » des élèves pour introduire les nombres négatifs. Dans le cadre de ce projet, des tests diagnostiques destinés à mettre en évidence ces « déjà-là » ont été élaborés par les chercheurs puis soumis aux élèves des classes participant à la recherche.
Cette communication s’intéresse à la question de recherche suivante : dans quelle mesure l’exploitation d’un test diagnostique soumis aux élèves avant d’aborder le chapitre sur les nombres entiers favorise-t-elle l’appropriation, par les enseignants, de savoirs didactiques ?
Sur le plan méthodologique, nous nous appuyions sur les compte-rendus des discussions entre enseignants et chercheurs réalisés dans les écoles concernées, ainsi que sur un questionnaire proposé aux enseignants au terme du dispositif. Les résultats mettent en évidence le potentiel du dispositif pour aider les enseignants à porter un autre regard sur leur enseignement habituel des nombres négatifs. Ils pointent également les difficultés rencontrées pour dépasser la logique de correction des tests diagnostiques, en vue d’entrer dans l’analyse des démarches mises en place par les élèves. Cette communication invite à poursuivre la réflexion en vue de voir comment optimaliser l’exploitation d’évaluations diagnostiques menées auprès des élèves pour favoriser l’appropriation des connaissances didactiques par les enseignants, en vue, in fine, de leur permettre de développer des savoirs pour l’action s’appuyant davantage sur la recherche.