Abstract :
[fr] Lorsque des mesures de confinement et de fermeture des établissements d'enseignement ont été décidées, en mars 2020, l’ULiège a décidé (comme d’autres universités), via ses MOOCs, de contribuer à l’effort de crise et au partage des connaissances de différentes manières ; soit en repoussant la date de clôture de MOOCs en cours de diffusion, soit en donnant accès uniquement aux ressources pédagogiques (« mode archivé ouvert » ), ou encore en proposant un accompagnement pédagogique minimum mais un accès complet au forum et aux activités pédagogiques permettant l’obtention d’une attestation de suivi (« mode session animée »).
Ainsi, le 31 mars 2020, l’ULiège annonçait la réouverture de 5 MOOCs en plus des 10 MOOCs déjà disponibles sur la plateforme FUN (France Université Numérique) en sessions « régulières ».
S’il ne fait aucun doute que le confinement imposé par les gouvernements de nombreux pays francophones a littéralement fait exploser le nombre d’inscriptions, on peut toutefois s’interroger sur l’utilisation concrète des MOOCs par les apprenants.
Pour cette étude, nous avons souhaité nous intéresser plus particulièrement à l'usage des MOOCs par les enseignants du secondaire et du supérieur inscrits aux MOOCs ULiège durant la période de confinement. En effet, beaucoup d’entre eux ont dû mettre en place rapidement un « enseignement à distance » (visioconférences, travaux à réaliser à la maison et feedbacks communiqués par e-mail ou via une plateforme « en ligne » etc.), que l'on connaît mieux aujourd'hui sous le terme de "Emergency Remote Teaching".
Nos questions de recherche ont été les suivantes :
Quel est le profil des enseignants inscrits aux MOOCs ULiège pendant la période de confinement ? Quelles sont les raisons principales de leur inscription ? Ont-ils utilisé le MOOC comme moyen de mettre à jour leurs connaissances ? Ont-ils utilisé les MOOCs comme « substitut » de leurs cours ? Et dans ce cas, ont-ils accompagné leurs apprenants ? Ont-ils intégré certains éléments des MOOCs (vidéos, schémas, chapitres particuliers) comme illustration et/ou support de leur cours « à distance » ?
Les résultats de notre étude laissent penser que les MOOCS ULiège ont servi principalement au développement professionnel des enseignants, notamment dans l’acquisition de compétences et/ou connaissances spécialisées liées à la discipline enseignée. L’utilisation des MOOCs au sein même des programmes de cours reste encore marginale. Il semble y avoir un manque d’information et de connaissance sur les droits d’utilisation des ressources des MOOCs, ou tout simplement des barrières technologiques ou organisationnelles (accessibilité réduite des MOOCs, planification inadaptée par rapport au programme des cours, difficulté pour un enseignant extérieur à l’institution qui a produit le MOOC de suivre le parcours de ses élèves au sein même du cours ...).