Intérêt des prébiotiques dans les désordres métaboliques associés au surpoids et au vieillissement.

Introduction: Près de 20% de personnes de plus de 60 ans sont obèses en Belgique et en France. La composition et la fonction du microbiote intestinal sont modifiées dans les désordres métaboliques liés à l'obésité et au vieillissement. L’administration de prébiotiques peut moduler la composition et le métabolisme du microbiote, et par là exercer des effets systémiques. Le but de l’étude est de déterminer si l’administration d’inuline seule ou en combinaison avec des oligosaccharides d’arabinoxylanes (AXOS) peut moduler la composition du microbiote intestinal et l’homéostasie glucidique chez des souris âgées rendues obèses grâce à un régime hyperlipidique.
Méthodes : des souris C57Bl/6J âgées de 24 mois ont reçu un régime hyperlipidique (60% des calories issues des lipides) enrichi ou non en inuline seule ou en combinaison avec de l’AXOS (à raison de 7.5%) durant 8 semaines. L’analyse du microbiote (séquençage ADNr16S (région V1-V3) et PCR quantitative) a été réalisé dans les échantillons caecaux.
Résultats : La supplémentation en prébiotiques a amélioré le transit intestinal des souris âgées et réduit le gain de poids corporel et de masse grasse. En outre, les deux composés ont diminué l’hyperglycémie, l’hyperinsulinémie et l’index d’insulino-résistance (HOMA-IR) induits par le régime gras. L’expression du proglucagon intestinal, précurseur du glucagon-like peptide-1 (GLP-1) a été induit (+40%) par les traitements prébiotiques. Parmi les changements spécifiques de la composition du microbiote intestinal, une diminution de l’abondance des bactéries du genre Alistipes et une augmentation du taux de bifidobactéries ont été observés après traitement aux prébiotiques.
Discussion et conclusion : Outre l’amélioration du transit intestinal particulièrement intéressante à considérer dans le contexte du vieillissement, les prébiotiques ont contré certains désordres métaboliques induits par un régime obésogène chez des souris âgées. Notre étude permet de pointer le rôle potentiel de certaines bactéries reconnues pour être associées positivement ou négativement à l'obésité (Alistipes et bifidobactéries, respectivement).