Abstract :
[fr] Contexte : La quantité et, surtout, la qualité de l’input langagier auquel un enfant est exposé sont particulièrement importantes pour son développement langagier (Anderson et al., 2021). Une qualité d’interaction insuffisante en bas âge peut nuire au développement du vocabulaire (Hoff, 2006), essentiel pour prévenir des difficultés d’apprentissage à long terme (Hayiou-Thomas et al., 2014). Rowe et Snow (2020) proposent d’analyser la qualité de cet input selon trois dimensions : interactive (par exemple, la réactivité verbale), linguistique (par exemple, la diversité lexicale) et conceptuelle (par exemple, le langage décontextualisé). Au niveau de la dimension interactive, la réactivité verbale est définie comme la capacité à répondre aux initiatives communicatives des enfants de manière contingente et adaptée à leur zone proximale de développement (Tamis-LeMonda et al., 2001 ; Girolametto & Weitzman, 2002). Cette réactivité verbale est déterminante pour le développement langagier des enfants durant la petite enfance (Hirsh-Pasek et al., 2015 ; Zimmerman et al., 2009). Dans le contexte familial et en crèche, la recherche montre que la réactivité verbale varie en fonction de l’activité mise en œuvre. Par exemple, le niveau de réactivité verbale est plus élevé durant les jeux libres comparativement à la lecture d’histoires (Girolametto et Weitzman 2002 ; Røe-Indregård et al., 2024). En revanche, il existe peu de données de ce type en crèche, et encore moins de données comparatives du niveau de réactivité verbale selon les activités proposées par les professionnel·les de la petite enfance. Objectifs : Dans ce contexte, notre objectif est d’examiner comment la qualité de l’input langagier des professionnel·les de la petite enfance, et plus spécifiquement la réactivité verbale, varie selon deux activités fréquemment observées en crèche : la lecture d’histoires et les jeux libres. Méthode : Des interactions professionnel·les-enfants en crèche ont été filmées dans 40 sections, auprès d’enfants âgés en moyenne de 15 à 36 mois. Des extraits de 15 à 20 minutes de lecture d’histoires (N=16) et de jeux libres (N=16) ont été transcrits. Nous avons ensuite codé la réactivité verbale (par exemple, questions et commentaires liés aux amorces de communication des enfants) des professionnel·les à l’aide d’une grille de codage. Résultats : Un test-t pour deux échantillons appariés est utilisé pour évaluer s’il existe une différence significative entre les moyennes obtenues lors de la lecture d’histoires et les jeux libres. Nous prédisons que le niveau de réactivité verbale sera plus élevé durant les jeux libres comparativement à la lecture d’histoires (Girolametto et Weitzman 2002 ; Røe-Indregård et al., 2024). Implications : Nos résultats, montrant des variations dans la qualité des interactions selon le type d’activité, peuvent aider les logopèdes à ajuster leurs conseils pour l’accompagnement parental et la collaboration avec les équipes éducatives. Cela permet d'adapter l’input langagier en fonction d’activités spécifiques, tout en visant à diversifier les types d’activités pour favoriser un meilleur transfert des compétences acquises vers la vie quotidienne des enfants.
Disciplines :
Social & behavioral sciences, psychology: Multidisciplinary, general & others
Speech and language therapy