Quelle efficacité de la lecture partagée sur les prérequis au langage écrit d’enfants de deuxième maternelle ?

Ce travail cible une approche préventive permettant à tous les enfants d’entrer le plus aisément possible dans l’apprentissage de la langue écrite. A cette fin, une intervention en lecture partagée enrichie de diverses techniques et stratégies a été proposée en milieu scolaire à un groupe d’enfants de deuxième maternelle durant dix semaines. Cette intervention avait pour but de stimuler certains prérequis au langage écrit tels que le langage oral, la conscience phonologique et la conscience de l’écrit à travers des lectures de livres quotidiennes. L’intervention en lecture partagée s’inscrivait dans un projet global coordonné par l’unité de recherche Enfances (académiques référents pour ce projet : Laurence Rousselle et Christelle Maillart) comptant trois interventions spécifiques (lecture, numération et psychomotricité). Ce projet a par ailleurs fait l’objet d’un soutien financier octroyé par l’Aself. Quatre-vingt-cinq enfants ont été répartis aléatoirement dans les trois conditions. Chacun d’eux a été évalué sur les trois domaines avant et directement après l’intervention. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’efficacité et la spécificité de l’intervention en lecture partagée sur les prérequis au langage écrit. Afin de répondre à ces questions, les résultats à différentes épreuves langagières ainsi qu’à deux tâches numériques ont été analysés. La présence de deux interventions contrôles est novatrice et permet d’approfondir la question de la spécificité en contrôlant une éventuelle amélioration de processus cognitifs généraux ou un effet de développement général des enfants. Les résultats indiquent une efficacité spécifique de l’intervention dans les domaines de la conscience de l’écrit et du vocabulaire. Par ailleurs, le groupe « lecture » n’a pas progressé de manière significative sur les mesures numériques, traduisant des progrès spécifiques au domaine langagier.