Nexus Eau-(Energie)-Alimentation : implémentation d’un dispositif innovant pour l’implication des agriculteurs

Depuis la rétrocession de la gestion aux organisations paysannes, constat est fait au Burkina-Faso d’un décalage qualifié de spirale descendante construction - négligence - réhabilitation entre les performances réelles et celles espérées des périmètres irrigués, surtout ceux d’une superficie de moins de 100 ha, réalisés sur financement extérieur à la communauté locale (l’Etat, ONG, associations) et géré par celle-ci. Face à ce constat, les efforts déjà consentis dans la recherche de solutions durables par l’État et ses partenaires se sont très souvent soldés par des échecs. La cause de ces échecs est parfois liée au manque de prise en compte de la perception des exploitants, exprimée de façon individuelle et évaluée avec une méthode appropriée. Compte tenu de la précarité de la situation, nous avons implémenté la méthode WASO, qui est une approche innovante, adaptée au milieu paysan. Un milieu qui est constitué en général de personnes illettrées, avec diverses stratifications socio-professionnelles. L’application de la méthode a permis de hiérarchiser les opinions convergentes et exprimées de façon individuelle de 144 exploitants enquêtés. Ainsi, par eux-mêmes, les obstacles à l’exploitation concertée et l’entretien du réseau d’irrigation et de drainage se sont décelés ; les solutions d’amélioration se sont dégagées. Nos résultats montrent que le problème central est la faiblesse organisationnelle des exploitants lié à la mauvaise gestion des ressources (financières, matérielles et humaines) par les responsables. Les solutions proposées sont entre autres la bonne gestion des redevances en eau collectées (score : 18,03) ensuite l’amélioration de la distribution de l’eau (score : 16.82). Cette étude se révèle utile aux décideurs, dans la mesure ou si une stratégie d’amélioration des performances de ces systèmes irrigués est bâtie autour des opinions convergentes, elle aura de fortes chances de réussite.