Le Clic ou le Bic ? Études comparatives de l’effet d’une modalité omission explicite dans les questions à modalité de réponse fermée

L’épidémie de COVID-19 a bousculé, entre autres choses, le monde de l’évaluation. De nombreuses écoles et universités de par le monde ont été contraintes de passer du « bic » (évaluations papier-crayon) au « clic » (évaluations assistées par ordinateur) en peu de temps. Ces évaluations, qui se font couramment sous la forme de questions à choix multiples, ne sont pas exemptes de biais, notamment liés au genre des répondants. Partant de ces constats, la présente recherche menée dans le cadre d'évaluations non sommatives dans l’enseignement universitaire de la Fédération Wallonie-Bruxelles poursuit deux objectifs. Tout d’abord, il s’agit de mesurer l’impact de l’introduction d’une modalité de réponse « omission » explicite dans des questions de type vrai ou faux, lors d’une évaluation assistée par ordinateur. Le second objectif consiste à estimer les différences qui peuvent exister, pour une même évaluation, (notamment au regard du nombre d’omissions) entre un mode de passation papier-crayon et un mode informatique. Pour ce faire, une première étude a été menée auprès de 315 étudiants de 1re année répartis aléatoirement (avec stratification en fonction du genre) selon deux conditions : modalité omission explicite (groupe expérimental) ou implicite (groupe contrôle). Le nombre d’omissions, de réponses correctes et incorrectes, le score obtenu à l’épreuve et la réussite de celle-ci constituent les variables dépendantes de l’étude. Il en ressort que l’introduction d’une modalité omission explicite augmente significativement la propension des étudiants à omettre, mais n’impacte ni le score moyen, ni la réussite du test. Par ailleurs, aucun effet différentiel lié au genre des répondants n’a pu être mesuré. Le deuxième volet de la recherche est en cours de développement. Toujours dans le cadre d’une évaluation non sommative en 1re année de l’enseignement supérieur, les étudiants seront cette fois répartis aléatoirement (toujours avec une stratification basée sur le genre) en quatre groupes, selon qu’ils auront à réaliser leur évaluation sur papier ou par ordinateur et auront accès à une modalité omission implicite ou explicite. Cette seconde étude permettra de déterminer si la modalité omission explicite exerce une influence différence sur papier de celle déjà mesurée lors d’une évaluation assistée par ordinateur.