Quand les tensions entre organisateurs de l'activité mènent à la rupture - étude de l'identité-en-acte d'une enseignante

L’enseignement est un métier profondément interactionnel, un emmotional labor (Hochschild, 1983). De ce fait, au cours des deux dernières décennies, la didactique professionnelle a subi quelques mutations pour mieux pouvoir analyser ce type de métier. Le présent article s’intéresse à la manière dont les affects et les émotions peuvent être pris en considération lors de l’analyse de l’activité professorale. Grâce à l’identification non seulement des concepts et jugements mais aussi des organisateurs de nature affective lors de l’élaboration du modèle opératif (Pastré, 2011), cet article vise à montrer la manière dont s’organise l’activité d’une enseignante de troisième année maternelle lors de la mise en œuvre d’une innovation pédagogique (Béchard & Pelletier, 2001). Plus particulièrement, il donne à voir comment des invariants de différentes natures et de différentes fonctions se conjuguent en situation. Nos données montrent des tensions permanentes résultant de l’incompatibilité des règles d’action associées à chacun de ces types d’invariants, ce qui lève un coin du voile sur l’identité-en-acte de l’enseignante (Vinatier, 2009).