ETAT DE LIEU DE LA FILIERE APICOLE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ET EVALUATION DES CAPACITES POLLINISATRICES DES ABEILLES DOMESTIQUES (Apis mellifera adansonii, L.) SUR LA CULTURE DE MELON AFRICAIN (Cucumeropsis mannii Naudin) A KISANGANI.

La présente étude s’inscrit dans le cadre de la recherche d’une meilleure compréhension de la filière apicole en RDC, de l’influence de l’environnement sur la qualité de pains d'abeille et de miel pour la survie d’Apis mellifera adansonii, L. 1758 en RDC et de l’impact de la pollinisation des abeilles introduites (A. mellifera adansonii, L. 1758) sur la production de Cucumeropsis mannii (Naudin) à Kisangani. Trois approches ont été adoptées pour faire l’état de lieu de la filière apicole en RDC, dont (1) la distribution des questionnaires structurés aux apiculteurs, (2) des visites de ruchers et (3) des recherches documentaires. Dans le cadre de l’évaluation de la qualité de miels et pains d’abeilles, les échantillons de miels et de pollens ont été collectés dans trois sites écologiquement différents de la RDC. Les échantillons de miels ont été évalués suivant les critères et les protocoles établis par Codex Alimentarius; tandis que les pollens ont été évalués suivant les critères de teneur en protéines et en acides aminés essentiels. Les teneurs en protéines et en acides aminés essentiels de pains d’abeilles collectés ont été déterminées respectivement par la méthode Kjeldahl et par les hydrolyses acides et basiques. Les essais comparatifs de la pollinisation des abeilles domestiques ont été également conduits dans deux sites expérimentaux à Kisangani. Sur chaque site, deux champs d'un hectare séparés de 3 kilomètres ont été installés. Deux colonies d'abeilles ont été installées au milieu du champ expérimental de chaque site pendant la floraison (quand 10 % des plantes ont fleuri). Le second champ expérimental, sans colonies d’abeilles, a été considéré comme témoin. Les résultats obtenus après l’étude exploratoire sur l’apiculture en RDC montrent que l’apiculture congolaise reste encore semi traditionnelle; 54 % des apiculteurs congolais travaillent en coopérative; 100 % du cheptel apicole congolais est constitué d’A. mellifera adansonii, L. ; 96 % des apiculteurs utilisent les ruches Kenyanes; le nombre de ruches utilisé par un apiculteur congolais varie entre 2 et 120; la production d’une colonie par récolte oscille entre 1 et 25 litres de miel; la production annuelle par apiculteur est évaluée entre 10 et 900 litres de miel, le nombre de récoltes de miel effectué par an varie de 1 à 2. Cette étude a révélé que la teneur moyenne en protéines de pollens recueillies en RDC était 14,11 ± 5,27 %. Cette teneur en protéines était faible comparativement aux besoins alimentaires des abeilles en Europe. Tous les échantillons de pollen étaient constitués de dix acides aminés essentiels et leurs concentrations étaient dans la fourchette optimale des exigences alimentaires des abeilles en Europe. Les analyses des échantillons de miels ont révélé que la teneur en sucres réducteurs des échantillons de miel recueillies variait de 63,40 à 73,80 %, la teneur en saccharose était comprise entre 0,30 et 1,90 %, la teneur en eau oscillait entre 16,80 et 22,00 %, le pH des échantillons de miel analysés variait de 4,22 à 4,53, la moyenne de la conductivité électrique de miels récoltés a été ( 47,74 ± 13,93 ) S/cm et la concentration de HMF varié de 1,75 à 31,38 mg / kg de HMF miel. Les miels et les pollens collectés dans la forêt tropicale de Kisangani étaient moyennement plus nutritifs pour les abeilles que ceux de la savane de Kavwaya. Après les observations des essais comparatifs de pollinisation, il a révélé que la pollinisation des abeilles introduites a amélioré significativement le nombre de graines par fruit de 83,78 %, tandis que le nombre de fruits par plante et le poids de graines par fruit ont été améliorés respectivement de 422,89 % et 185,61 % par rapport au témoin. La taille de graine a été positivement influencée par la présence de colonie d’abeille dans le champ de C. mannii (Naudin). Dans cette étude, la distance par rapport aux ruches et l’orientation de vol des ouvrières n'ont pas influencé significativement le rendement et la taille des graines de C. mannii (Naudin)