Abstract :
[en] Since 1998, Viet Nam developed many poverty reduction strategies with the assistance of the
WB and the IMF. However, although the national rate of poverty decreased in absolute terms,
it does not reflect a real reduction in poverty and does not take into account the nature of
poverty. Income and opportunities inequality increased between urban and rural areas,
between different social classes and between the Kinh (majority group in Viet Nam) and
ethnic minorities. Poverty of ethnic minorities has become an ongoing challenge. In 2010,
there were 66.3% of the poor among ethnic minorities against only 12.9% for the Kinh
population.
This thesis illustrates a reflection on the issue of poverty in Viet Nam and in particular
mountainous northern regions where the poverty rate is the highest, reaching 39.4 % in 2012.
The historical approach, the capacity approach, the descriptive statistical analysis and case
analysis are used to conduct this research.
The first difficulty is the identification of poor households and beneficiaries of poverty
reduction strategies. Other difficulties are disclosed by the analysis of strategies against
poverty: information confusion, budget limitation, insufficient participation of local people in
program planning and monitoring, limited autonomy at the local level. Finally it appears that
strategies against poverty are not efficient.
In addition, land resource privatization, particularly forest resources, limits minority
farmers’ ability to cope with unexpected risks
Faced with this situation, a possible solution could be to strengthen the role of farmers'
associations. Taking into account the ideas and initiatives of local actor, driven by farmers'
associations, would have a positive impact on the poverty reduction strategy.
Donations and subsidies to individuals should no longer be practiced. In the present
threatening world, solidarity among small farmers is necessary to enable them to find their
place in the production system and keep the justified profits. In the long run, it is better to
give financial support to assist groups and support initiatives by associations of small farmers
to facilitate their participation in the market economy while improving their well-being.
[fr] Depuis 1998, le Gouvernement vietnamien a lancé un programme d’aide pour les ménages
pauvres, dans tout le pays, grâce au soutien de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire
International. Bien que le taux de pauvreté ait diminué en termes absolus cela ne signifie pas
pour autant une véritable réduction de la pauvreté et ne tient pas compte de la nature même
de la pauvreté. L’inégalité des revenus et des opportunités s’est accrue entre les zones
urbaines et les campagnes, entre les différentes classes sociales et entre les Kinh (groupe
majoritaire au Viet Nam) et les minorités ethniques. La lutte contre la pauvreté des minorités
ethniques est devenue un défi permanent. En 2010, on recensait 66,3 % de pauvres chez les
minorités ethniques, contre 12,9 % parmi la population Kinh.
Cette thèse mène une réflexion sur la question de la pauvreté dans son ensemble au Viet Nam,
et en particulier dans les régions montagneuses du Nord, où le taux de pauvreté est le plus
élevé et atteint 39,4 % en 2012. L’approche historique, l’approche individualiste de la
capacité des ménages, l’analyse statistique descriptive et l’analyse de cas sont utilisées pour
réaliser cette recherche.
La première difficulté rencontrée fut l’identification des ménages pauvres et des bénéficiaires
des stratégies de lutte contre la pauvreté. D’autres difficultés furent encore mises en évidence
par l’analyse des stratégies de lutte contre la pauvreté : le caractère confus des données
disponibles, la faible participation des populations locales dans la planification et le suivi des
opérations et l’autonomie limitée des autorités locales. Il apparaît finalement que les mesures
de lutte contre la pauvreté sont peu efficaces.
De plus, la privatisation des ressources forestières limite la capacité des minorités ethniques
à faire face à certains risques.
Face à cette situation, une piste de solution pourrait être le renforcement du rôle des
associations paysannes. La prise en compte des idées et des initiatives des acteurs de terrain,
portées par les associations paysannes, aurait un impact positif sur la lutte contre la
pauvreté.
Les dons et l’octroi de subsides à des individus ne devraient plus être pratiqués. Dans le
monde menaçant d’aujourd’hui, la solidarité entre petits paysans est plus que nécessaire
pour leur permettre de trouver leur place dans le système de production et d’en garder les
bénéfices justifiés. A long terme, il apparaît judicieux d’accorder un soutien financier afin
d’assister les groupements et soutenir les initiatives des associations de petits paysans afin de
faciliter leur participation à l’économie de marché tout en améliorant leur bien-être.