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Abstract :
[fr] La dyspraxie développementale se manifeste principalement par des difficultés motrices qui interfèrent avec différentes situations de la vie quotidienne (écriture, dessin, habillage, …). Ces troubles du geste, qui touchent environ 6 % des enfants de 5 à 11 ans, entraînent de lourdes conséquences sur les plans familial, scolaire et social. Plusieurs études ont montré qu’un déficit des capacités d’inhibition, de planification et de mémoire de travail était fréquemment observé chez les enfants souffrant de dyspraxie. Toutefois, en raison des nombreux problèmes méthodologiques rencontrés dans ces recherches (et plus particulièrement liés à l’absence de contrôle de la présence ou non du trouble de l’attention avec/sans hyperactivité – TDA/H - chez la population d’enfants dyspraxiques), les relations entre les troubles attentionnels et les troubles moteurs restent encore à l’heure actuelle mal comprises.
L’objectif de cette étude vise à dégager, au travers d’une évaluation du fonctionnement attentionnel et exécutif, le profil neuropsychologique d’enfants diagnostiqués dyspraxiques, et ce en contrôlant la présence d’un TDA/H. Nous avons administré à 23 enfants dyspraxiques âgés de 6 à 12 ans et 23 enfants de contrôle (appariés sur base de l’âge, du sexe et du niveau d’études des parents) des tâches attentionnelles (alerte, attention sélective et divisée) de la batterie TEA et des épreuves exécutives (inhibition [Stroop et Go/No Go], flexibilité cognitive [TEA], mémoire de travail [BTT et mise à jour de TEA] et planification [Tour de Londres]).
Les analyses de comparaison de moyennes indiquent que les enfants dyspraxiques présentent des performances inférieures à celles des enfants de contrôle pour l’essentiel des tests neuropsychologiques administrés. Toutefois, deux tiers des enfants dyspraxiques de notre échantillon présentent un trouble de l’attention (critères du DSM-IV). L’analyse des résultats au sein du groupe « dyspraxique sans TDA », permet de montrer que les difficultés de planification, d’attention sélective visuelle, d’inhibition motrice, de mémoire à court terme (BTT et mise à jour) sont spécifiques à la dyspraxie et donc indépendant de la présence d’un trouble de l’attention.
En conclusion, cette étude préliminaire montre qu’une grande proportion d’enfants qui présentent une dyspraxie souffre également d’un trouble de l’attention. L’analyse du profil des enfants dyspraxiques montre des difficultés qui touchent l’ensemble des fonctions attentionnelles et exécutives. Toutefois, les difficultés d’analyse visuelle, de planification et de mémoire de travail semblent, quant à elles, spécifiques à la dyspraxie développementale. Des études futures réalisées sur un plus grand nombre de participants permettraient de confirmer cette hypothèse.