Bien-être et réussite des apprentissages dans les écoles primaires de la ville de Lubumbashi en RDC

La question du bien-être des apprenants en rapport avec la réussite de leurs apprentissages en République Démocratique du Congo a fait l'objet de nombreuses recherches. Les études existantes se sont traditionnellement organisées autour de trois axes principaux : une approche médicale, mesurant l'impact de la santé physique et mentale sur les performances ; une approche infrastructurelle, analysant l'influence des équipements et du cadre matériel ; et une approche sociopédagogique, qui met en corrélation le climat relationnel de l'école avec l'efficacité des apprentissages. Si ces travaux ont le mérite d'éclairer des aspects précis, ils peinent à appréhender la thématique dans sa globalité, sans véritablement rendre compte de la multidimensionnalité de la vie de l'apprenant. Cette limite empêche de renouveler la réflexion sur la nature et la finalité même de l'institution scolaire.
Dans ce contexte, la présente thèse se propose d'explorer, dans le cadre de l'enseignement primaire à Lubumbashi, le lien entre le bien-être de l'apprenant – conçu de manière holistique – et sa réussite scolaire. Cette approche innovante évalue le bien-être à travers un spectre intégré d'indicateurs (santé, alimentation, hygiène et sécurité de l'enfant à l'école) et mesure la réussite scolaire sur la base des aptitudes fondamentales en littératie et en numératie. En saisissant cette corrélation dans sa globalité, comme un phénomène engageant à la fois la dimension personnelle, structurelle et environnementale de l'élève, cette recherche se veut résolument novatrice.
Son ambition est de réinterroger la mission indispensable de l'école. Elle postule que celle-ci doit transcender sa fonction traditionnelle de transmission des savoirs pour incarner une véritable institution « sociale », où « éduquer, c’est prendre soin ». Il s'agit ainsi de jeter les bases d'une école réinventée, dont la vocation est de former simultanément l'intellect et la citoyenneté de l'élève, en l'accompagnant dans l'ensemble de ses dimensions existentielles.
Sur le plan méthodologique, cette étude a été menée dans 15 écoles primaires réparties sur trois communes de Lubumbashi. Elle a concerné les élèves de troisième et quatrième année, leurs enseignants, ainsi que les directeurs d'écoles et les conseillers pédagogiques. La recherche repose sur une méthodologie mixte, suivant un modèle séquentiel explicatif. Le présent manuscrit s'articule autour parties principales : théorique et empirique, toutes introduites par une section présentant la problématique, les hypothèses et les objectifs de l’étude.