L’évitement comportemental, l’activation comportementale et la rumination sont-ils des prédicteurs de la dépression et de l’insomnie ?

L’insomnie est un symptôme fréquent de la dépression, avec un lien bidirectionnel bien établi entre les deux troubles (Sivertsen et al., 2012). Cependant, les processus psychologiques sous-jacents à cette comorbidité restent mal compris. Les identifier est essentiel pour développer des interventions efficaces, en l’absence de traitement psychothérapeutique spécifique. Cette étude examine le rôle de l’évitement comportemental, de l’activation comportementale et de la rumination dans la prédiction de la dépression et de l’insomnie.
Une étude en ligne diffusée sur les réseaux sociaux et dans les hôpitaux a mesuré ces variables à l’aide de questionnaires validés en français. Des régressions linéraires et hiérarchiques ont été effectuées sur un échantillon de 1850 participants (74% de femmes, âge moyen = 37 ans).
Les analyses montrent que les modèles de régressions linéaires pour prédire la dépression et l’insomnie à partir de l’évitement, l’activation comportementale et la rumination sont significatifs. Ces prédicteurs sont tous trois des prédicteurs significatifs et prédisent une part de variance considérable de la dépression et de l’insomnie avec 37% et 22% respectivement pour l’évitement, 14% et 7% pour l’activation comportementale et 44% et 27% pour la rumination. Les modèles suggèrent également que l’insomnie est un prédicteur significatif de la dépression et vice versa.
Ces processus expliquent mieux la dépression que l’insomnie et constituent des cibles thérapeutiques pertinentes pour la prise en charge de cette comorbidité. Les résultats confirment également une relation bidirectionnelle entre insomnie et dépression