Contributions des Services financiers décentralisés au financement rural dans le Kongo Central en République Démocratique du Congo

Cette thèse examine les rôles essentiels des Services Financiers Décentralisés (SFD) dans le financement rural au Kongo Central, en République Démocratique du Congo (RDC). L'étude s'intéresse à la capacité des SFD à fournir des produits financiers accessibles aux populations rurales, répondant à leurs besoins à court et à long terme, tout en prenant en compte la dimension de genre et les innovations en matière de financement, comme le système Kibundi. En outre, elle explore les partenariats public-privé-producteur (4P) et le financement des chaînes de valeur.
La recherche s'est déroulée sur le terrain dans neuf des dix territoires de la province du Kongo Central, une région ayant subi un découpage administratif important en 2015 . Avant cette réforme, la province était subdivisée en trois districts : Bas-Fleuve, Cataractes et Lukaya, qui comprenaient plusieurs territoires et communes. Depuis la réforme, les districts ont été supprimés, et la province est désormais divisée en dix territoires, en plus des villes de Matadi (chef-lieu) et Boma . L'objectif principal de cette étude était d'analyser l'interaction entre l'offre et la demande de services financiers dans cette région, tout en prenant en compte les questions de genre et les spécificités des ménages agricoles et non-agricoles.
L'échantillon de l'étude comprenait 500 chefs de famille, répartis entre agriculteurs et non-agriculteurs, hommes et femmes chefs de ménage, afin d'analyser à la fois la demande de services financiers et la question du genre dans l'accès à ces services. En outre, l'étude a impliqué sept des huit institutions de microfinance (IMF) présentes dans la province pour évaluer l'offre des systèmes financiers décentralisés (SFD). Les méthodologies statistiques utilisées pour analyser les données incluent des analyses descriptives pour examiner les caractéristiques générales des échantillons, des analyses univariées et bivariées pour observer les relations entre les variables, ainsi qu'une régression logistique binaire (modèle Probit) afin de modéliser les interactions entre l'offre et la demande de services financiers. Une analyse de robustesse a également été réalisée pour tester la solidité des résultats obtenus.
Les résultats de cette recherche permettent de mieux comprendre les facteurs influençant la demande de services financiers dans le Kongo Central, notamment les inégalités de genre, les différences entre les ménages agricoles et non-agricoles, ainsi que les conditions socio-économiques des habitants. L'étude met également en lumière l'offre des IMF et des SFD, en soulignant les obstacles qui empêchent certains groupes, comme les femmes ou les agriculteurs, d’accéder à des services financiers adaptés. Ces résultats devraient fournir des recommandations pour améliorer l’accès aux services financiers, renforcer l'autonomisation des femmes et mieux répondre aux besoins spécifiques des populations rurales et agricoles dans cette région.
Les résultats de cette recherche permettent de mieux comprendre les facteurs influençant la demande de services financiers dans le Kongo Central, notamment les inégalités de genre, les différences entre les ménages agricoles et non-agricoles, ainsi que les conditions socio-économiques des habitants. L'étude met également en lumière l'offre des IMF et des SFD, en soulignant les obstacles qui empêchent certains groupes, comme les femmes ou les agriculteurs, d’accéder à des services financiers adaptés. Ces résultats devraient fournir des recommandations pour améliorer l’accès aux services financiers, renforcer l'autonomisation des femmes et mieux répondre aux besoins spécifiques des populations rurales et agricoles dans cette région.
Il est également démontré que, bien que les Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) soient présents dans le Kongo Central, leur offre reste principalement axée sur des prêts à court terme, ne répondant ainsi que partiellement aux besoins des agriculteurs. Alors que la demande pour les services financiers augmente dans la région, les Institutions de Microfinance (IMF) ne parviennent pas à couvrir de manière adéquate cette demande, en particulier pour les besoins à moyen et long terme, nécessaires pour soutenir les investissements agricoles. Cette insuffisance des services financiers formels a conduit les populations rurales à développer des systèmes de financement informels innovants, tels que le Kibundi, qui permettent aux ménages de financer leurs projets à plus long terme. Toutefois, malgré la présence des SFD, ces derniers n’ont pas contribué de manière significative à l’autonomisation des femmes, qui continuent de rencontrer des obstacles pour accéder aux services financiers adaptés à leurs besoins spécifiques. Ces constats soulignent l'importance d'adapter l'offre des SFD aux réalités économiques et sociales des agriculteurs et des femmes rurales, afin de favoriser un véritable développement économique et une meilleure inclusion financière.
Pour améliorer la contribution des SFD au financement rural, il est recommandé de mettre en place des partenariats public-privé-producteur, d'intégrer la dimension de genre et de financer les chaînes de valeur. Bien que les SFD puissent potentiellement accroître la finance rurale en facilitant l'accès aux services financiers, en finançant l'agriculture, en autonomisant les femmes, en réduisant la pauvreté et en favorisant l'inclusion financière et l'éducation, cela n'est pas le cas au Kongo Central, où la finance rurale informelle prédomine. L'analyse indique que les contributions actuelles des SFD sont insignifiantes. L'adoption des 4P, comme observé dans certains pays africains, est recommandée pour fournir des SFD accessibles et adaptés aux besoins des populations rurales pauvres.