Le cas des enfants déplacés de l'école laïque du chemin des dunes ( Calais)

Ce chapitre présente une réflexion à la croisée des mobilités et du sujet de l'intervention scolaire, plus spécifiquement auprès des enfants déplacés. Le cas étudié est celui du bidonville de Calais en France, où une école a vu le jour en 2015 (École Laïque du Chemin des Dunes). Nous proposons de présenter l'éducation des enfants déplacés comme une modalité créée dans un contexte de vulnérabilités, d'impermanences et d'incertitudes à plusieurs niveaux (juridique, matériel, psychosocial, etc.). Le terme éducation d'urgence sera présenté comme un « nouveau » concept au plus près des réalités de ces enfants et des pratiques des enseignants, aux prises et en tension avec des logiques de droit et d'état relatif à la scolarisation des enfants déplacés. En plus d'amorcer cette piste de réflexion, l'objectif de ce chapitre est de valoriser également les stratégies développées et initiées par les intervenants multiples dans ces contextes de fragilités des enfants et de « désinvestissement » de l'État. Les mobilités mondiales présentent des caractéristiques multiples qui sont largement documentées et analysées par plusieurs auteurs en sciences sociales (Geoffrion, K. 2015). Nous proposons de regarder les migrations qui se présentent dans un contexte européen et spécifiquement en France. Au coeur de ces migrations, ce chapitre s'arrête sur une population précise, soit celle des enfants déplacés à la suite de conflits dans les pays d'origine et vivant dans des camps. Nos propos croisent la question de l'intervention scolaire auprès de ces enfants, les dispositifs de droits, les limites de leur application pour défendre ainsi que le concept d'éducation d'urgence qui semble caractériser davantage la situation de ces enfants « scolarisés » dans un contexte de précarités multiples. Ce chapitre présente donc une réflexion à la croisée des mobilités et du sujet de l'intervention scolaire, plus spécifiquement auprès des enfants déplacés.