Réviser des textes en dyade au secondaire inférieur : quelles traces d’étayage de l’activité scripturale dans les écrits des élèves ?

La production d’écrits est une tâche complexe durant laquelle un scripteur doit articuler trois composantes en constante interaction (Alamargot et Morin, 2019) : la composante graphomotrice, qui consiste en la production des mouvements moteurs nécessaires à la réalisation d’une trace écrite ; la composante orthographique, qui requiert la production normée des mots et des phrases, et la composante textuelle qui permet d’élaborer un texte par l’enchainement des phrases et des marques de cohésion et de le réviser. Par ailleurs, les modèles heuristiques (Hayes et Flower, 1980 ; Hayes, 1996 ; Scardamalia et Bereiter, 1987) montrent que pour écrire, chaque individu met en œuvre plus ou moins consciemment une série d’opérations récursives et imbriquées : la planification, la mise en texte et la révision-correction.
Après avoir décrit, dans la première section, les enjeux et difficultés des opérations de révision, les deux niveaux d’étayage mis en œuvre dans cette étude sont présentés dans les deux sections suivantes : modelage de l’activité de révision par l’enseignant et révision collaborative. Ces deux niveaux de régulation des apprentissages (selon Allal, 2015, 2018) sont mis au service du développement, chez des élèves de 13 ans de stratégies de révision de textes ciblées sur la prise en compte de la cohérence textuelle globale. L’analyse menée cible l’activité de révision de deux dyades homogènes d’élèves. Elle porte d’une part sur les commentaires écrits et oraux des élèves lors des moments de révision collaborative, et d’autre part sur les textes finaux produits. Il s’agit d’examiner dans quelle mesure ces deux supports reflètent les deux types d’étayage proposés et visent l’amélioration de la cohérence textuelle.