Multifonctionnalité du phytomanagement, une opportunité pour les friches

Retour d’expériences à partir du projet de recherche ECOSOL (2016-2022) et d’autres projets menés en Wallonie et au-delà.
Le projet ECOSOL a deux objectifs 1/redonner de la valeur aux friches avant, pendant et après les travaux d’assainissement si le terrain n’a pas d’affectation immédiate, 2/tester la possibilité de produire des molécules valorisables par le secteur pharmaceutique ou de la chimie verte grâce à des plantes tolérantes à la pollution. Le projet implique cinq laboratoires de l'Université de Liège en collaboration avec la SPAQuE (Société Publique d’Aide à la Qualité de l’Environnement) et la commune de Sambreville où est située la friche pilote. Il s’agit d’un terrain de 5 ha, occupé entre 1850 et 1980 par une usine de produits chimiques. Les investigations du sol menées par la SPAQuE en 2010 indiquait une pollution importante et très hétérogène en métaux lourds et HAPs. Le projet se déroule en parallèle des travaux de réhabilitation effectués par la SPAQuE. La première phase du projet a consisté à caractériser les plantes présentes sur la friche et spécifiques de sols marginaux. Après les phases de déboisement et de sécurisation géotechnique opérées par la SPAQuE, deux plantations ont été mises en place entre 2018 et 2020 sur la friche polluée. Les rendements des cultures et des molécules bioactives produites seront présentés. Enfin, une dernière plantation a été mise en place en septembre 2021 sur le sol assaini. Le projet est soutenu par la région wallonne et l’Union Européenne (FEDER).
Comment développer le phytomanagment en Wallonie et comment positionner ce mode de gestion comme une solution à la reconversion des friches ? L’Université de Liège accompagnée de nombreux acteurs de la reconversion de friches (pouvoirs publics, asbl, entreprises utilisatrices de biomasse, propriétaires de friches, acteurs économiques, Haute écoles, centre de recherche, …) souhaite promouvoir des solutions basées sur le végétal, pérenniser la R&D en phytomanagement, afin de favoriser l’émergence de filières locales de production, et agir positivement sur l’environnement sur la qualité de vie des citoyens.