Abstract :
[fr] Peluquería y letras, sixième roman de Juan Pablo Villalobos, défie le résumé. Assis à la table du petit-déjeuner, à 7h30 du matin d’un jour quelconque, le narrateur-protagoniste, qui n’est autre que Villalobos lui-même, se rend compte qu’il est temps d’entamer la rédaction de son prochain roman. Le ton est donné, et c’est sur ce mode là que nous sera contée une histoire improvisée, où figurent au premier plan, érigés en monuments, quelques évènements mineurs de la vie : un petit-déjeuner familial, un cours de littérature, une visite chez la coiffeuse, un déjeuner au restaurant, une visite à la clinique de gastroentérologie, et en guise de dîner, une pizza. Sur son compte Twitter, l’auteur a affirmé que le titre original dudit roman était Muerte a la autoficción, lequel était davantage révélateur de sa volonté d’y faire la parodie de l’autofiction. Mais peut-on véritablement considérer Peluquería y letras comme telle ? Je ne le crois pas, ou tout au plus faudrait-il affirmer de ce roman ce que l’on dit habituellement du Quichotte, à savoir, qu’il est à la fois parodie du roman de chevalerie et roman de chevalerie par excellence. Cette autofiction me semble en particulier amplifier, comme vue sous une loupe, ce que je considère être la nature intrinsèquement ironique du genre. La première partie de cet exposé s’attache à observer les principaux signaux et emplois de l’ironie dans le roman ; la deuxième partie propose une réflexion théorique sur la relation entre l’ironie et l’autofiction.
