[fr] Les étudiants éprouvant des difficultés de traitement du langage écrit peuvent aujourd’hui bénéficier d’aménagements de leur cursus pour autant qu’ils aient reçu un diagnostic de dyslexie. Or, un tel diagnostic peut être difficile à établir chez de jeunes adultes universitaires dans la mesure où les rares outils destinés à évaluer les capacités de langage écrit chez l’adulte n’ont pas été spécifiquement conçus pour une population universitaire (par ex., ECLA16+, Gola-Asmussen et al., 2010). Dans ce contexte, l’objectif de cette étude était de mettre au point et de valider une tâche de conscience phonémique qui soit d’une complexité suffisante pour mettre en difficultés des dyslexiques adultes de niveau universitaire. Les habiletés de conscience phonologique étant altérées dans la dyslexie (Snowling, 2018), une tâche de conscience phonémique suffisamment sensible pourrait donc contribuer à l’établissement d’un diagnostic de dyslexie dans cette population. L’épreuve de conscience phonémique mise au point consiste en une tâche de suppression de phonème appartenant à un cluster consonantique situé en position médiane ou finale dans 16 pseudo-mots. Elle a été administrée en deux parties de 8 items à deux groupes d’adultes universitaires composés de 50 normo-lecteurs et de 25 dyslexiques. La précision et la latence des réponses étaient mesurées. Les résultats montrent que les performances des dyslexiques sont significativement inférieures à celles des normo-lecteurs. En outre, l’épreuve démontre un haut niveau de sensibilité et de spécificité. Cette épreuve devrait donc pouvoir contribuer à améliorer le diagnostic de dyslexie parmi la population universitaire.
Disciplines :
Theoretical & cognitive psychology
Author, co-author :
Pieters, Catherine ; Université de Liège - ULiège > Psychologie et Neuroscience Cognitives (PsyNCog)