Identifier les freins et leviers à la participation d’étudiants du supérieur au dispositif de Mentorat du Pôle académique Liège-Luxembourg à l’aide de la Théorie du Comportement Planifié

En Fédération Wallonie-Bruxelles de Belgique, où les institutions d’enseignement supérieur sont rassemblées géographiquement en Pôles académiques, neuf institutions du Pôle académique Liège-Luxembourg ont démarré conjointement en 2019 un programme de mentorat par les enseignants à destination des étudiants de première année, nommé POLLEM. Si l’évaluation des effets du mentorat sur le bien-être, la réussite et la persévérance des étudiants du supérieur a fait l’objet d’une vaste littérature montrant ses nombreux atouts (voir, par exemple, Johnson, 2015), il n’est pas rare que la mise en place du mentorat rencontre des barrières. Si celles-ci sont bien documentées chez les enseignants (Ehrich et al., 2004 ; Law et al., 2019), à notre connaissance, aucune étude ne s’est particulièrement penchée sur les barrières qui pourraient émaner de la part des étudiants avant même que ceux-ci n’expérimentent le mentorat. Pourtant, il arrive que la mise en œuvre d’une innovation pédagogique rencontre une résistance de la part des apprenants (Ait-Taleb & Mani, 2019). A l’aide de la Théorie du Comportement Planifié (TCP) d’Ajzen (1991), nous avons évalué l’impact des conséquences pressenties, des normes sociales et du sentiment de contrôle sur l’intention qu’avaient les étudiants à intégrer le POLLEM. Au-delà d’une meilleure compréhension du vécu des étudiants, les résultats ont permis d’identifier l’impact de croyances variées et de proposer notamment une communication aux étudiants visant à favoriser leur intégration dans le dispositif. De ce fait, l’étude contribue à illustrer l’intérêt même d’appliquer certaines modalités d’évaluation a priori d’un dispositif ou projet pédagogique en vue d’en optimiser la mise en œuvre.