Une anthropologie-action qui pose des questions : enjeux de la mise en place de séances de psychomotricité face aux attaques d'animaux sauvages (Bardiya, Népal)

Lors de mon premier terrain de thèse qui s'est terminé fin janvier 2022 (le second au Népal), j'ai réorienté mon sujet. Je ne travaille plus sur un lieu extrêmement précis (une zone de grande sociabilité le long d'une rivière près du Parc national de Bardiya dans le Sud-Ouest du pays), mais davantage sur l'étude de ressentis et d'adaptations d'humains vivant tout autour du Parc. Ce Parc abrite quantité d'espèces animales réputées comme en danger et dangereuses (crocodiles, tigres, léopards, éléphants, rhinocéros) et je me focalise aujourd'hui sur les attaques de ces dernières sur les humains, sur ce qu'on pourrait nommer des « traumas ». C'est dans ce cadre-là que, porteuse d'un double diplôme (Psychomotricienne- Anthropologue), j'ai lancé des séances de « thérapie » pour les personnes intéressées. Cette démarche pose nombre de questions, de son initiation à sa réalisation, de la manière dont elle est perçue à son utilité concrète.
Cette présentation vise à contextualiser la démarche et à poser à plat de nombreuses interrogations initiées par celle-ci : l'anthropologue peut-il « soigner » ses interlocuteurs ? Est-ce à terme un risque ou un bénéfice pour la recherche ? Est-ce que la psychomotricité fait sens pour ces personnes (pratique occidentale, mais ayant des racines dans le yoga) ? Que faire face à l'absence de demande d'une telle pratique (étant donnée de son inexistence dans ce pays) ? Comment gérer la place du corps, des émotions et du touché dans un contexte culturel si différent ? Comment évaluer cette démarche et est-elle finalement utile aux personnes concernées ?