Abstract :
[fr] La psychologie cognitive (Dunbar & Blanchette, 2001 ; Fishbein, 1994 ; Hofstadter & Sander, 2013 ; Richard, 1998) fait de l’analogie un processus central de la cognition. Certains auteurs ont montré l’intérêt de son usage dans le domaine du langage (Perelman & Olbrechts-Tyteca, 2008) et dans la construction de la pensée (Lakoff & Johnson, 1980), là où d’autres en ont identifié les risques, notamment liés aux interférences (Borel, 2000 ; Bouveresse, 1999 ; Plantin, 2011). Il n’en reste pas moins que l’analogie constitue un procédé linguistique récurrent au sein des processus interactionnels en contexte de formation (Bastid & Nogry, 2016 ; Filliettaz, de Saint-Georges et Duc, 2006). Dès lors, évaluer son efficacité pédagogique devient une nécessité. Après que notre état de l’art ait conclu en un effet contrasté des analogies utilisées à des fins éducatives (Hammadou, 2000 ; Hidi, 1990 ; McDaniel & Donnelly, 1996 ; ...), nous avons étudié leurs conditions d’efficacité dans le cadre d’une étude expérimentale comparant l’efficacité de différents types d’analogie à des conditions contrôles (Dachet, Faulx & Baye, soumis). Nos résultats ont montré que l’utilisation de l’analogie distale affectait positivement et significativement la mémorisation et la compréhension de concepts scientifiques. Comprendre les raisons de l’efficacité pédagogique de ce type d’analogie est naturellement dans la continuité de ces résultats. A cette fin, nous utilisons une méthodologie mixte dans le but de réanalyser nos données initiales. D’une part, une analyse régressionnelle permet de comprendre si l’efficacité des analogies dépend du mode de pensée scientifique qu’elles induisent. D’autre part, une analyse de traces permet d’appréhender les erreurs résultant de l’usage de ces différentes analogies.