[fr] Depuis son émergence il y a une dizaine d’années, le concept de learning analytics (ou d'analytique des activités d’apprentissage instrumentées) s’impose peu à peu dans le vocable de l’enseignement supérieur. Selon Siemens et Long (2011), celui-ci peut être défini comme "la mesure, la collecte, l'analyse et la communication de données sur les étudiants et leurs contextes, dans le but de comprendre et d'optimiser l'apprentissage et les environnements dans lesquels il se déroule ». Serait-ce le sacré Graal permettant aux étudiants de monitorer avec précision leurs apprentissages et aux enseignants de mieux réguler les écologies d’enseignement qu’ils proposent dans le cadre de leur cours ? La question mérite d’être débattue, car au-delà de vertus réelles, les learning analytics suscitent également un lot non négligeable de questions, voire de controverses. Ces dernières seront brièvement exposées. Nous insisterons plus formellement sur l’une d’elles. Elle concerne les tableaux de bord à travers lesquelles les étudiants sont susceptibles de recevoir une rétroaction directe, numérisée, à distance sans médiation humaine. En effet, cette information, pour être bénéfique, nécessite dans certains cas le déploiement de stratégies de régulation émotionnelle dans le chef des étudiants. Cet aspect du processus de rétroaction doit être envisagé très tôt dans le cadre de l’implémentation d’une démarche de learning analytics.
Disciplines :
Education & instruction
Author, co-author :
Detroz, Pascal ; Université de Liège - ULiège > IFRES : Pédagogie de l'Enseignement supérieur