Le rôle des erreurs dans l’apprentissage : Une approche neuropsychologique et cognitive

L’objectif général de notre travail était d’évaluer l’impact de la production d’erreurs durant l’apprentissage sur l’acquisition de différents types d’informations. Plus spécifiquement, nous avons voulu explorer dans quelle mesure l’efficacité des méthodes d’apprentissage avec et sans erreur pouvait s’expliquer par une implication différentielle des processus explicites et implicites de mémorisation. Pour cela, plusieurs études ont été menées afin d’explorer l’influence des erreurs sur l’apprentissage en fonction de la situation et du profil cognitif de l’apprenant.

Dans ce travail, il nous est apparu important de poser, avant tout, l’hypothèse d’un impact différencié des erreurs sur l’apprentissage en fonction du type de connaissance à apprendre et du système de mémoire impliqué. Nos travaux de recherche se concentrent sur le bénéfice de l’apprentissage sans erreur, d’une part, pour la mémorisation de connaissances déclaratives et d’autre part, pour l’acquisition d’une habileté perceptivo-motrice. Si des recoupements peuvent être faits entre les théories élaborées dans ces deux parties, des hypothèses spécifiques à la mémoire déclarative d’un côté et à la mémoire procédurale de l’autre, sont avancées. Dans la première partie, nous avons investigué le bénéfice de la réduction des erreurs pour la mémorisation d’associations visage-nom chez des patients atteints de la maladie d’Alzheimer (Étude 1). Au cours de la deuxième partie, c’est l’impact des erreurs sur l’acquisition d’une habileté procédurale qui a attiré notre attention. Plus précisément, nous avons étudié le bénéfice de l’apprentissage sans erreur d’une séquence perceptivo-motrice dans le vieillissement normal et pathologique (Études 2 et 3). Les théories sous-jacentes au bénéfice de cette méthode ont également été testées à l’aide du paradigme de double tâche (Étude 4) et de la procédure de dissociation des processus (Étude 5). Dans une troisième partie, nous avons examiné les conséquences à court terme de la production d’erreurs et plus particulièrement les traitements et les ajustements automatiquement mis en place lorsqu’une erreur est commise (Étude 6). Ce dernier chapitre nous a permis, notamment, d’examiner le bénéfice de l’apprentissage sans erreur sous un nouvel angle.