L’évaluation des enseignements par les étudiants : Ariane recherche fil désespérément!

Ce chapitre porte sur l’évaluation des enseignements par les étudiants. Ce champ théorique extrêmement fertile a donné lieu à de nombreux articles contradictoires. Si certains de ceux-ci sont solides d’un point de vue méthodologique, ce n’est pas le cas de tous. Or, la diffusion de ces travaux n’est pas proportionnelle à leur qualité. Il est dès lors important de proposer une approche rigoureuse de la problématique, susceptible d’apporter un appui théorique solide aux personnes mandatées par leur institution pour piloter la démarche de recueil des avis des étudiants à propos des enseignements organisés à l’université. Sous la forme d’un dialogue fictif entre une vice-rectrice à l’enseignement et un expert de l’évaluation des enseignements par les étudiants (EEE), l’article a pour objectif d’éclairer des questions délicates telles que la validité de la mesure issue des EEE, l’utilité de la démarche ou encore l’effet du taux de réponses sur la qualité des données, notamment lorsque le dispositif de recueil de données est numérique et que les questionnaires sont adressés aux étudiants via Internet. Par conséquent, la première partie de l’article interroge en particulier la qualité psychométrique de l’EEE. Il s’agit là d’une préoccupation qui a, pendant plusieurs décennies du siècle passé, mobilisé les chercheurs spécialisés en EEE. Aujourd’hui, toutefois, ceux-ci tentent plutôt de comprendre dans quelles conditions la démarche de l’EEE a le plus de chances de contribuer efficacement à l’amélioration des enseignements. Ce déplacement de l’attention portée à l’EEE permet d’en élargir le champ théorique. Au lieu de porter essentiellement sur un outil et sur ses qualités psychométriques, il s’attache désormais à étudier cet outil en tant qu’instrument de régulation des pratiques d’enseignement. La deuxième partie de l’article portera sur cette fonction essentielle de l’EEE.