Abstract :
[fr] Ce rapport de recherche sur l’investissement des espaces extérieurs (IEE) par les enfants de 18 mois à 18 ans, financé par l’Office de la Naissance et de l’Enfance (2018-2019), est le fruit d’une collaboration entre des chercheurs de différentes disciplines représentées au sein de l’Unité de Recherche « Enfances » (sciences de la motricité, anthropologie et sciences de l’éducation) de l'Université de Liège et du Réseau des Initiatives Enfants-Parents-Professionnel·le·s (RIEPP).
Objet de préoccupation relativement récent en Fédération Wallonie-Bruxelles, l’IEE est abondamment traité dans la littérature qui montre entre autres une diminution du temps passé à l’extérieur dans les pays dits développés (en raison de la densification de la circulation routière, du surinvestissement des écrans, ou encore de l’évolution sécuritaire de notre société) alors qu’il présente de nombreux avantages et bénéfices individuels et collectifs. L’IEE contribue en effet grandement au développement global des enfants, et particulièrement à leur santé physique, motrice et psychologique, comme à leur socialisation, à l’éveil de leurs sens, au développement de leur autonomie ainsi qu’à l’apprentissage d’une gestion mesurée des risques. Plus globalement, la question de l’IEE est en lien avec des préoccupations actuelles majeures qui vont de la santé publique à la lutte contre les inégalités en passant par les défis environnementaux.
Réalisée à partir de deux enquêtes quantitatives, d'études de cas sociologiques et de monographies anthropologiques, cette recherche étudie les représentations (bénéfices, freins, dangers, leviers), les discours et les pratiques relatifs à l’IEE, tant des adultes encadrants (parents, professionnel·le·s de l’accueil de l’enfance) que des enfants eux-mêmes. Elle propose une problématisation de la thématique en dépassant la notion d’espace extérieur pour prendre en compte l'ensemble des environnements dans lesquels les enfants évoluent et comprendre les tensions, les contradictions et les contraintes qui sous-tendent l’IEE. La recherche débouche sur vingt-deux recommandations qui montrent l’importance d’encourager l’IEE en reconnaissant le rôle fondamental que peuvent jouer conjointement les enfants et les adultes (parents et professionnel·le·s) dans le développement des actions et projets présents et futurs.