Léonard de Vinci dans les textes de théorie de l'art publiés en France au XVIIe siècle. Propos choisis

L’étude de la réception des écrits de Léonard de Vinci peut trouver un utile contrepoint dans l’évocation de propos tenus sur l’artiste et sur son œuvre peint dans les textes de théorie de l’art publiés en France au XVIIe siècle. Pour décrire le physique et le caractère du maître, les Français abondent d’adjectifs convenus, la plupart inspirés de Giorgio Vasari. Ils insistent aussi sur sa « grande variété de connoissance », son ingéniosité et son inconstance. En outre, ils ne remettent jamais en question l’importance décisive de Léonard dans l’évolution de la peinture, telle que Vasari l’avait exaltée en plaçant le maître en tête des peintres modernes. Cette affirmation n’en demeure pas moins paradoxale : alors que nombre d’œuvres peintes de Léonard sont conservées sur le sol français depuis l’époque de François Ier, certains auteurs avouent méconnaître son art. De plus, ses inventions peintes ne sont pas regardées comme des modèles à étudier ou à copier tandis qu’aucune de ses peintures n’est présentée lors des premières conférences de l’Académie royale de peinture et de sculpture. Cet exposé – qui s’attardera sur les termes et les notions employés dans les textes publiés en France pour décrire Léonard et ses tableaux – contribuera à mieux définir la renommée du peintre en France à l’époque moderne.