La place des expériences locales: Vulnérabilité et stratégies d’adaptation aux inondations dans les quartiers du bassin versant de l’Ake (Yaoundé-Cameroun)

Les quartiers précaires occupent près de 60% de la ville de Yaoundé et accueillent 80% de la population citadine (ONUHABITAT 2007). Ces quartiers qui se situent sur les versants collinaires et dans les bas-fonds marécageux sont classés dans la catégorie des espaces non constructibles depuis la loi du 6 juillet 1974. Les inondations y sont récurrentes, notamment en saisons pluvieuses. Elles font partie du quotidien des populations et les soumettent à des défis croissants. Cet aléa concerne la totalité des quartiers du bassin versant. Catégorisé en trois classes d’inondabilité (sévère, modéré, et faible), l’aléa est plus important dans les zones de confluences entre l’Akée et les petits cours d’eau. Cette situation est beaucoup constaté dans les quartiers Mvog-Mbi et Etam-Bafia où, la fréquence des inondations dépasse les cinq fois par an. Dans ces quartiers situés en aval du bassin versant, près de 76% de ménages sont concernés par les inondations. Ces inondations apparaissent à 95% pendant les saisons pluvieuses pour 93% entre Août-Septembre et 7% entre Mars-Avril. Les principales conséquences de cet aléa restent entre autres la multiplication des maladies hydriques (Diarrhées, typhoïde, paludisme…), les partes en vies humaines (les victimes étant les enfants et vieillards), et les dommages structurels (destruction des maisons, dégradation des routes…). Pendant ces périodes de sinistres, les populations développent un ensemble de techniques de gestion de crise allant des plus simples aux plus complexes.