Les sources protéiques en aquaculture au Laos : cas des fermes modèles de vers de terre

Le projet ANNADYA, financé par l’Union Européenne, tentait d’assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population de la province d’Attapeu au Laos. Cette région d’Asie du Sud-Est présente un réel potentiel pour le développement de la pêche et plus particulièrement de l’aquaculture. Au vu de ce constat, une partie du projet se basait sur le développement de l’aquaculture et de l’alimentation piscicole via notamment la construction de deux fermes modèles de production de vers de terre. Ces fermes avaient l’objectif d’accroitre la sécurité alimentaire à travers la disponibilité en ressources protéiques et l’accessibilité (augmentation des revenus) (Andres L., 2014b). Le présent article illustre la conception (technique) et les résultats (économiques) issus de la mise en place de ces deux fermes modèles tout en réalisant un focus sur l’alimentation en aquaculture et son coût. Il en est ressorti que la principale contrainte de ces fermes modèles de vers de terre reposait sur le compost et les ressources en eau. En effet, les modèles n’étaient pas durables car l’humidité n’était pas suffisante durant la saison sèche et l’arrosage nécessitait une charge de travail plus importante pour les ménages. En outre, les agriculteurs sélectionnés n’ont pas produit assez de compost pour le bon déroulement de la production induisant de ce fait une faible production et une charge de travail accrue pour un bénéfice minime. Il est donc essentiel de cibler les ménages en fonction de leurs capacités à fournir le compost et l’eau en quantité suffisante. Ce ciblage permettrait de profiter des bénéfices de ces modèles, à savoir un gain de productivité et une réduction des coûts liés à l’alimentation (Andres L., 2014a).