Doctoral thesis (Dissertations and theses)
Analyse des risques liés à l’emploi des pesticides et mesure de la performance de la lutte intégrée en culture de tomate au Burkina Faso
Son, Diakalia
2018
 

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Keywords :
Tomate; Pratiques phytosanitaires; Evaluation de risque; IPM; Burkina Faso; Tomato; Phytosanitary practices; Risk assessment
Abstract :
[fr] Au Burkina, la filière tomate (Solanum lycopersicum L.) joue un rôle socio-économique très important. Cependant, sa production est confrontée à de nombreuses contraintes, parmi lesquelles les attaques des insectes ravageurs pouvant induire des pertes allant de 50 à 100% de la récolte. L’inventaire de l’entomofaune réalisé en 2015, 2016 et 2017 dans les communes de Kouka, Faramana, Ouahigouya et Bobo-Dioulasso à l’aide de pièges jaunes à eau, a montré que les familles d'insectes ravageurs nuisibles à la culture de la tomate au Burkina Faso sont les Aleyrodidae, les Aphididae, les Acrididae, les Agromyzidae, les Arctiidae, les Gelechiidae, les Noctuidae et les Tephritidae. Des insectes utiles des familles de Coccinellidae, Reduviidae, Ichneumonidae, Sphecidae et Pompilidae ont été aussi inventoriés. Pour faire face aux bioagresseurs, la lutte chimique est la plus utilisée par les producteurs, alors que les enquêtes menées en 2015 et 2016 auprès de 316 producteurs de tomate dans le but de caractériser les pratiques agricoles et phytosanitaires des producteurs ont montré un taux d’analphabétisme élevé (70%) et un faible niveau de formation des producteurs (9%). Quatre-vingt-dix pour cent des pesticides utilisés par les producteurs en culture de tomate sont achetés sur les marchés locaux sans garantie de conformité ou de qualité et 71% d’entre eux sont formulés pour le cotonnier. La lambda-cyhalothrine a été la substance active la plus utilisée. Les doses utilisées par les producteurs ont été supérieures à celles recommandées et plus de 70 % des maraîchers n’observent aucune mesure de protection adéquate pendant l’utilisation des pesticides. Les délais avant récolte ne sont pas respectés et les contenants vides de pesticides sont abandonnés sur les lieux de traitement. L’indicateur de fréquence de traitement (IFT) montre une forte dépendance des producteurs aux pesticides alors que l’évaluation de l’exposition prédictive avec le modèle Predictive Operator Exposure Model (UK POEM), a montré une forte exposition des producteurs aux pesticides, avec des niveaux d'exposition prédictive allant de 0,0105 mg/kg pc/jour à 1,7855 mg/kg pc/jour, soit plusieurs fois au-dessus du niveau d'exposition acceptable pour l'opérateur (AOEL). L'étude a montré également que l'exposition pourrait être considérablement réduite si l'équipement de protection individuelle requis est porté. Des échantillons de tomates, d’eaux et de sols prélevés auprès des producteurs de Kouka et de Bobo-Dioulasso et analysés au laboratoire de PRIMORIS (Belgique), ont montré une contamination des tomates et sols aux résidus de pesticides. Les substances actives les plus retrouvées ont été la lambda-cyhalothrine, le profénofos et le chlorpyrifos-éthyl. Seul le chlorpyrifos-éthyl a présenté un niveau de résidus supérieur à sa limite maximale de résidus (LMR) dans les tomates (360% de la LMR), mais sans risque d'intoxication aiguë pour les consommateurs selon les calculs de la dose prévisible à court terme (PSTI). Cependant, la consommation continue des fruits avec des concentrations élevées de résidus de pesticides pourrait avoir des effets néfastes sur la santé humaine, car une fois ingéré, le chlorpyrifos passe rapidement des intestins à la circulation sanguine, où il est distribué au reste du corps. Pour réduire l’utilisation systématique des pesticides chimiques en production de tomate, des essais ont été conduits en 2016 avec les biopesticides (BIO K 16, H-N et PiOL) dans la commune de Kouka. Il ressort de cette étude qu’une bonne combinaison des pesticides chimiques avec les biopesticides permet de fournir à la fois la meilleure protection des fruits et les rendements les plus élevés par rapport à la lutte chimique classique. La combinaison Bacillus thuringiensis-abamectine a fourni à la fois la meilleure protection des fruits et le rendement le plus élevé en tomate (2 kg/m²). Afin d'atténuer le problème d'exposition des producteurs aux pesticides, des essais de lutte intégrée (IPM) basés sur la culture de la tomate en association avec les plantes aromatiques (ail, basilic, oignon) ont été comparés aux pratiques habituelles des producteurs dans la commune de Bobo-Dioulasso. Toutes les pratiques de lutte intégrée ont donné les meilleurs résultats en termes de protection des cultures et de rendement avec une faible utilisation d'engrais azotés et de produits phytosanitaires par rapport aux pratiques paysannes. L'association tomate-oignon a fourni le meilleur rendement en fruits (3 kg/m²) par rapport aux pratiques paysannes et autres IPM. Des actions de sensibilisation et de formation des producteurs aux meilleures pratiques agricoles et phytosanitaires et à la mise en oeuvre de méthodes de lutte intégrée sont nécessaires pour prévenir l'exposition aux pesticides des producteurs, des consommateurs et les dommages sur l'environnement au Burkina Faso.
[en] In Burkina, tomato (Solanum lycopersicum L.) cultivation plays a very important socio-economic role. However, its production faced many constraints, like insect pests attacks wich can induce crop losses ranging from 50 to 100%. The inventory of the entomofauna carried out in 2015, 2016 and 2017 in the communes of Kouka, Faramana, Ouahigouya and Bobo-Dioulasso, by using yellow water traps, has shown that the main pest families of tomato in Burkina Faso are Aleyrodidae, Aphididae, Acrididae, Agromyzidae, Arctiidae, Gelechiidae, Noctuidae and Tephritidae. Useful insects from Coccinellidae, Reduviidae, Ichneumonidae, Sphecidae and Pompilidae families have also been identified. To combat these pests, producers mainly used chemical control, while surveys carried out in 2015 and 2016 among 316 tomato producers in order to characterize farmers' agricultural and phytosanitary practices, showed a high illiteracy rate (70%) and a low training level of producers (9%). Ninety percent of pesticides used by tomato producers are purchased in local markets without guarantee of conformity or quality and 71% of them are formulated for cotton crop. Lambda-cyhalothrin was the most used active substance. The doses used by producers were higher than those recommended and more than 70% of market gardeners do not observe any measure of adequate protection during pesticides use. Deadlines without preharvest treatment are not respected and empty containers of pesticides are left in fields after treatments. The frequency treatment indicator (FTI) showed a high dependence of producers to pesticides whereas the evaluation of predictive exposure with the predictive operator exposure model (UK POEM), showed a high exposure of producers to pesticides, with predictive exposure levels ranging from 0.0105 mg / kg bw / day to 1.7855 mg / kg bw / day, several times higher than the acceptable operator exposure level (AOEL). The study also showed that exposure could be greatly reduced if the required personal protective equipment (PPE) is worn. Samples of tomato fruits, water and soil collected from producers in Kouka and Bobo-Dioulasso and analyzed by PRIMORIS laboratory (Belgium) showed a contamination of tomatoes and soils with pesticide residues. The most active substances found were lambda-cyhalothrin, profenofos and chlorpyrifos-ethyl. Only chlorpyrifos-ethyl showed a residue level above its maximum residue limit (MRL) in tomatoes (360% of MRL), without acute intoxication risk for consumers according to the calculations of the Predictable Short Term Intake (PSTI). However, continuous consumption of fruits with high pesticide residue concentrations could lead to adverse effects on human health, as once ingested, chlorpyrifos passes rapidly from intestines to bloodstream where it is distributed to the rest of the body. To reduce chemical pesticides use in tomato production, the effectiveness of three biopesticides (BIO K 16, H-N and PiOL) was assess in 2015-2016 in the commune of Kouka.This study showed that a good combination of chemical pesticides with biopesticides provides best fruit protection and highest yields compared to conventional chemical control. The combination Bacillus thuringiensis-abamectin has provided both the best fruit protection and the highest tomato yield (2 kg/m²). In order to mitigate the problem of producer exposure to pesticides, IPM trials based on tomato crop in association with aromantic plants (basil, garlic, onion) were compared to the usual practices of producers, in the commune of Bobo-Dioulasso. All IPM practices yielded the best results in terms of crop protection and yields with low use of nitrogen fertilizers and plant protection products compared to producers practices. The tomato-onion association provided the best fruit yield (3 kg / m²) compared to peasant and other IPM practices. Awareness-raising and producers training measures on better agricultural and phytosanitary practices and implementation of IPM methods are necessary to prevent producer, or consumers’ exposure to pesticides and damage to the environment in Burkina Faso.
Disciplines :
Agriculture & agronomy
Author, co-author :
Son, Diakalia ;  Université de Liège - ULiège > Doct. sc. agro. & ingé. biol. (Paysage)
Language :
French
Title :
Analyse des risques liés à l’emploi des pesticides et mesure de la performance de la lutte intégrée en culture de tomate au Burkina Faso
Alternative titles :
[en] Analysis of the risks associated with pesticides use and measurement of Integrated Pest Management performance in tomato crops in Burkina Faso
Defense date :
07 May 2018
Number of pages :
234
Institution :
ULiège - Université de Liège
Université Nazi Boni, Bobo-Dioulasso, Burkina Faso
Degree :
DOCTEUR EN SCIENCES AGRONOMIQUES ET INGENIERIE BIOLOGIQUE et DOCTEUR EN DEVELOPPEMENT RURAL, OPTION GESTION INTEGREE DES RESSOURCES NATURELLES
Promotor :
Schiffers, Bruno ;  Université de Liège - ULiège > Agronomie, Bio-ingénierie et Chimie (AgroBioChem) > Chimie des agro-biosystèmes
Somda, Irénée
President :
Fauconnier, Marie-Laure  ;  Université de Liège - ULiège > Département GxABT
Jury member :
Massart, Sébastien  ;  Université de Liège - ULiège > Département GxABT > Gestion durable des bio-agresseurs
Francis, Frédéric  ;  Université de Liège - ULiège > GxABT : Services généraux du site > Site GxABT - Relations internationales
Legrève, Anne
Lognay, Georges ;  Université de Liège - ULiège > Département des sciences et gestion de l'environnement (Arlon Campus Environnement) > Surveillance de l'environnement
Available on ORBi :
since 30 April 2018

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