Abstract :
[fr] Le travail d’un psychologue, d’un neuropsychologue ou encore d’un logopède évolue constamment en fonction des apports de la recherche. L’efficacité de la réalité virtuelle comme outil thérapeutique est étudiée et soulignée depuis une vingtaine d’années (Malbos et al., 2013). Néanmoins, actuellement, une minorité de cliniciens l’ont intégrée dans leur pratique (Gicquel, 2016).
Le but de cette étude est d’identifier les facteurs ayant un rôle déterminant dans le choix des cliniciens d’utiliser la réalité virtuelle. Pour ce faire, nous avons effectué notre travail en deux étapes : l’élaboration d’un modèle conceptuel et l’élaboration d’un questionnaire visant à éprouver la pertinence du modèle proposé.
Le modèle a donc été construit sur base de la littérature concernant l’acceptation d’une technologie (Azjen, 1985 ; Davis, 1989 ; Taylor et Todd, 1995 ; Venkatesh et al., 2008). Il soutient l’idée que l’intention de réaliser un comportement dépendrait de l’utilité perçue, de l’attitude, des normes subjectives et de la perception de contrôle comportemental. Ce modèle a ensuite guidé l’élaboration des items de notre questionnaire en adaptant ceux régulièrement proposés au sein de la littérature (Davis, 1989 ; Glegg, 2013 ; Venkatesh et al., 2008).
Au niveau méthodologique, la diffusion du questionnaire s’est faite par internet au travers des réseaux sociaux et professionnels francophones. La participation se réalisait sur base volontaire.
Ainsi, 98 personnes ont participé à notre étude (80 femmes, 18 hommes). Cet échantillon était composé de 71 psychologues (72,4%), 15 neuropsychologues (15,3%) et 12 logopèdes (12,2%). Parmi eux, 84 répondants (85,7%) n’avait jamais utilisé la réalité virtuelle dans un contexte clinique et plus de la moitié de l’échantillon s’estimait peu familier avec cette technologie ou les recherches sur son efficacité en clinique.
En accord avec nos hypothèses, nos résultats indiquent que les cliniciens tendent principalement à se référer à la norme subjective, à leur perception de contrôle sur l’utilisation de l’outil ainsi qu’à leur attitude propre envers la technologie pour former leur intention d’utiliser la réalité virtuelle dans leur pratique clinique. Par contre, l’absence de significativité de l’utilité perçue est en désaccord avec notre hypothèse. Ceci pourrait potentiellement s’expliquer par la non-familiarité des répondants avec l’utilisation de l’outil virtuel.