Abstract :
[fr] Les circonstances ne sont guère favorables aux professeurs de français, ni aux professeurs de langues et de cultures d’une manière générale, qui traversent des temps aussi difficiles que cruciaux dans chacun de leur pays, chacune de leur institution et chacune de leur classe. Face à l’uniformisation linguistique et culturelle, aux restrictions budgétaires, à l’instrumentalisation de l’enseignement, c’est presque devenu un sacerdoce que de promouvoir la diversité non intéressée, les échanges non commerciaux, les valeurs non marchandes, bref l’humanisme. En ce qui concerne la langue française, partant les cultures francophones, le défi n’est pas seulement – par leur enseignement – de les maintenir vivantes et attrayantes dans des pays où elles sont étrangères ou secondes, mais aussi résistantes et entreprenantes dans les pays francophones où leur échappent des domaines d’activités aussi fondamentaux que l’économie, la diplomatie, la science, voire l’enseignement supérieur. Un défi encore plus important est de replacer la culture, les cultures, que la langue, que les langues, véhiculent, associent, enrichissent, au centre du vivre-ensemble sous peine de voir s’aggraver les replis et les conflits identitaires. C’est précisément en refusant de servir une conception étroite et stérile de la mondialisation qu’acquièrent leur grandeur les projets des professeurs de français dans le monde, de leurs associations, de la FIPF.