Abstract :
[fr] Les enfants issus de milieux précarisés sont plus susceptibles de développer de faibles habiletés langagières (Hoff, 2003 ; Sylvestre & Mérette, 2012). En plus du milieu familial, l’environnement scolaire constitue un contexte privilégié pour prévenir certaines difficultés langagières (Dickinson, 2011). Les enfants peuvent y bénéficier d’interactions riches et diversifiées, tant avec les adultes qu’avec leurs pairs (Pence et al., 2008).
C’est lorsque la qualité des interactions enseignant-enfant atteint un certain seuil que les effets bénéfiques sur les habiletés langagières seraient plus importants, surtout pour les enfants plus vulnérables (Burchinal et al., 2010). Or, la qualité de ces interactions - plus spécifiquement la qualité des stratégies de soutien au développement langagier - est très variable d’un milieu préscolaire à l’autre, selon des études québécoises (Bouchard et al., 2010 ; ISQ, 2014). De surcroît, la qualité serait plus faible dans les milieux défavorisés (Vandenbroeck, 2015). Cependant, aucune étude n’a été menée actuellement en Belgique francophone.
L’objectif est de documenter la qualité des interactions et de l’utilisation de stratégies de soutien langagier par les enseignants dans les classes de deuxième maternelle en Wallonie/Bruxelles.
Six enseignants de 2ème maternelle participent à la phase-pilote. Des observations in vivo et des enregistrements vidéo sont réalisés dans les classes, dans les conditions les plus naturelles possible. La qualité des interactions est évaluée à l’aide du CLASS® Pre-K (Classroom Assessment Scoring System®, Pianta et al., 2008). La Grille d’évaluation des interactions et des pratiques langagières de l’éducatrice (GEIPLE) est également complétée (Girolametto et al., 2002, traduite par Bouchard et al., 2010).
Les résultats permettent d’engager une réflexion sur les modalités actuelles, et sur celles qu’il est possible d’implanter, pour mieux soutenir le développement langagier des enfants, et plus particulièrement des enfants en milieu précarisé, et d’émettre des recommandations relatives aux formations prodiguées aux enseignants.