Les femmes entrepreneures au Maroc : Quels sont les facteurs individuels et contextuels qui influencent leur activité ? Une étude comparative entre trois profils de femmes entrepreneures

L’entrepreneuriat féminin, en tant que vecteur de croissance et d’emploi suscite l’intérêt des décideurs politiques, économiques et académiques (De Bruin et al. 2007 ; Arasti, 2008 ; Lebègue, 2010 ; Hugues et al. 2012). Dans cette perspective, notre thèse a comme objectif d’identifier les principaux facteurs individuels/personnels et contextuels susceptibles d’influencer l’activité entrepreneuriale des femmes marocaine. A partir d’une étude comparative entre trois profils de femmes entrepreneures : les femmes chefs d’entreprises, les femmes en professions libérales et les femmes coopératrices, nous avons cherché à comprendre comment un ensemble de facteurs peuvent être favorable ou défavorable à l’activité entrepreneuriale des femmes marocaines. Dans ce cadre, une série d’interviewés qualitatives (60 interviews) ont été réalisées entre 2011 et 2013. Pour réaliser cette enquête nous nous somme appuyés sur un ensemble de propositions de recherches élaborées à partir de notre cadre théorique. En s’inscrivant dans une perspective féministe, notre analyse s’appuie essentiellement sur l’analyse du genre.

Cinq groupes de facteurs ont été retenus pour notre recherche, à savoir : les facteurs personnels, les facteurs familiaux, les facteurs institutionnels, les facteurs professionnels ainsi que les facteurs socioculturels.
Notre analyse permet à la fois d’appréhender l’influence des facteurs ci-dessus sur l’activité entrepreneuriale des femmes dans le contexte marocain mais, aussi, la particularité de leur expérience via une lecture en termes de genre.
Nous résultats indiquent, que des facteurs personnels, en particulier les motivations personnelles, et les facteurs familiaux (le soutien du conjoint et le réseau familial) constituent les principaux leviers pour les femmes entrepreneures marocaines. Par contre les facteurs institutionnels (l’administration et le financement externe), les facteurs professionnels notamment les clients et enfin les facteurs socioculturels sont les principaux freins pour les femmes entrepreneures marocaines. Nous résultats indiquent ainsi, des caractéristiques similaires aux trois groupes de femmes entrepreneures. Mais également, des différences importantes entre les trois catégories. Cela témoigne de la réalité plurielle de l’entrepreneuriat féminin au Maroc, qui peut susciter un intérêt auprès des praticiens et des théoriciens de ce phénomène.