Abstract :
[fr] Dans les pays en développement (PED) en général et en République Démocratique du Congo en particulier, la problématique de l’assainissement (eaux usées et des déchets solides) constitue un enjeu majeur pour les spécialistes et les autorités locales.
Cette thèse a comme objectif général de faire une évaluation de l’état des lieux et de dégager des pistes possibles de traitements des déchets solides et liquides en vue de protéger les populations et de s’orienter vers des traitements qui respectent au mieux les principes du développement durable.
Pour réaliser cet objectif, il a été question de caractériser les déchets municipaux solides, spécialement des déchets ménagers, par une méthode de caractérisation rapide, simple et peu couteuse. Pour ce qui concerne la gestion des eaux usées, spécialement les boues de vidange provenant de l’assainissement non collectif (ANC), par une méthode sociologique mobilisant des techniques d'enquêtes et d'observation sur site, qui a permis de bien comprendre les pratiques d'assainissement non collectif sur terrain dans le contexte de la République démocratique du Congo ; enfin d’un essai de traitement par une digestion anaérobie (ou co-digestion anaérobie) des déchets suivi du compostage (ou co-compostage).Parmi les modes de traitement de déchets, la digestion anaérobie paraît être une option attrayante pour la dégradation des déchets ménagers fermentescibles en produits utiles tels que le biogaz et le compost de haute qualité. De ce fait, nous avons mené une étude expérimentale comparative entre la digestion anaérobie des déchets ménagers fermentescibles uniquement et la co-digestion anaérobie des déchets ménagers fermentescibles et de boues de vidange de fosse septique. L’expérience a été conduite dans deux cuves de 80 litres. La digestion et la co-digestion anaérobies se sont déroulées à la température de 25°C et en deux étapes, de sorte que la première étape dans la cuve de 80 L, s’arrête à l'acidogenèse et que la deuxième étape se passe dans un autre digesteur de 10 L allant de l’acétogenèse à la méthanogenèse. Les résultats ont montré que 1,3 Nm3 de méthane sont produits à partir de la digestion anaérobie des déchets uniquement et 1,8 Nm3 de méthane sont produits à partir de la co-digestion des déchets et des boues de vidange, confirmant l’intérêt de la co-digestion.Les résultats préliminaires trouvés sont encourageants, notamment en matière de gain detemps dans la durée du processus. Le procédé a entre autres avantages de limiter la manipulation du déchet en cours de traitement et de fournir à la fin deux produits directement valorisables : le compost et le méthane.
Bien entendu ces résultats préliminaires devront être validés par des essais à une échelle un peu plus grande avant de proposer de passer à des projets en vraie grandeur.
Ainsi nous espérons que ce travail pourra contribuer à la relance des digesteurs anaérobies pour favoriser les énergies renouvelables tels que prôné ce dernier temps par la COP21 et ainsi éviter la déforestation intempestives des nos forets.
Mots clés : assainissement non collectif, déchets solides fermentescibles, boue de vidange, co-digestion anaérobie, indicateur d'assainissement, digestion anaérobie, compost.