Der Standesunterschied als Prüfstein. Zur Frauenfreundschaft zwischen Elisa von der Recke und Sophie Becker

L’amitié joue un rôle central dans la vie et l’oeuvre d’Elisa von der Recke (1754-1833), écrivaine issue de la noblesse courlandaise. A côté de ses nombreux contacts avec des personnalités masculines, elle entretenait en effet des amitiés profondes avec des femmes de son temps, en particulier avec Sophie Becker, aux origines bourgeoises. Sur la base des écrits littéraires de ces deux femmes, l’article étudie cette amitié exceptionnelle en la confrontant au culte de l’amitié caractéristique du XVIIIe siècle et en montrant dans quelle mesure la différence de rang social défie l’idéal égalitaire des Lumières. Dans l’amitié avec Sophie, cette différence sociale apparaît très clairement, mais en se positionnant comme intellectuelle des Lumières et en s’appropriant le discours de l’amitié, Elisa von der Recke l’ignore et la considère comme insignifiante. Sophie, au contraire, ne peut s’empêcher de s’en apercevoir et questionne les fondements économiques de l’égalité au sein de l’amitié. Sa pensée pragmatique l’incite en effet à confronter les modèles littéraires avec la réalité et, dès lors, à constater que l’inégalité sociale est loin d’avoir disparu.