Abstract :
[en] This study was initiated at the start of a hypothesis that households are in a situation of food
insecurity when their lifestyles and livelihoods have changed or have not adapted and they
have not the ability to find a balance between a set of needs. Households’ food demand
cannot be analyzed independently from all livelihoods and living conditions.
For this study, a methodology based on household surveys was adopted. Based on their
supposed wealth level, three districts were selected, the Residential Area in Limete, the
Mabulu neighbourhood in Makala and Quarters I and VII in Ndjili. A sample of 346
households was selected. The results of the first survey on the characterization of households
have achieved the first three objectives of the study.
The second survey consisted of a household monitoring defined according to specific criteria.
Thirty households were selected at the rate of 10 in each of three quarters. They were
followed first during the dry season for three months, from June to August 2011, and
subsequently in the rainy season for three months also between February and April 2012.
The results of this study show among other things that food expenditures are much higher in
the rainy season than in the dry season. However, the quantities consumed are relatively
higher in the dry season than in the rainy season. The amount of food consumed per person
per day was estimated in the dry season respectively at 1.202g (in the richest households),
833g (in average households) and 506g (in poor households). During the rainy season,
quantities consumed are respectively of 1.120g (in the richest neighborhood), 801g (in the
average households) and 493g (in less well-off households).
Energy intake per person per day in the dry season is respectively 2571 calories (in the richest
households), 1.864 calories (in average households) and 1,094 calories (in poor households).
Energy intake was also lower in the rainy season. It reaches respectively 2.452 calories (in
wealthy households), 1,838 calories (in average households) and 1,130 calories (in poor
households).
Protein intake per person per day was estimated in the dry season respectively at 102g
(wealthier households), 81g (in average households) and 51g (in poor households). During the
rainy season, these contributions are also low. They are around of 100g in the wealthier
households, 80g in the average households and 50g in poor households.
The analysis of different consumption patterns showed that the dietary habits of Kinshasa do
not seem to meet the nutritional requirements. Considerations between the two parameters
show that households are scarcely managing to find a balance. The evidence supporting this
difficult balancing includes: food monotony in households, the tendency to promote the
consumption of cheap food, food choices unrelated to dietary considerations, the appearance
of more and more public health problems related to food consumption patterns. However, the
dietary imbalance in Kinshasa households is not always linked to income.
[fr] La présente étude a été initiée au départ d’une hypothèse selon laquelle des ménages se
retrouvent dans une situation d’insécurité alimentaire lorsque leurs modes de vie et moyens
d’existence ont changé ou ne se sont pas adaptés et qu’ils n’ont pas la capacité de trouver un
équilibre entre un ensemble de besoins. La demande alimentaire des ménages ne peut donc
être analysée indépendamment de l’ensemble des moyens d’existence et conditions de vie.
Pour réaliser cette étude, une méthodologie basée sur les enquêtes auprès des ménages a été
adoptée. Sur base de leur niveau présumé de richesses, trois quartiers ont été choisis ; le
Quartier Résidentiel à Limete, le quartier Mabulu à Makala et les Quartiers I et VII à N'djili.
Un échantillon de 346 ménages a été constitué. Les résultats de la première enquête sur la
caractérisation des ménages ont permis d’atteindre les trois premiers objectifs de l’étude :
- Analyser les caractéristiques socio-économiques des ménages kinois ;
- Analyser la structure des dépenses de consommation des ménages ;
- Analyser les facteurs qui influencent les pratiques alimentaires des Kinois.
La deuxième enquête a consisté en un suivi des ménages ciblés par rapport aux critères précis.
Trente ménages ont été choisis, à raison de 10 dans chacun des trois quartiers. Ils ont été
suivis d’abord en saison sèche pendant trois mois, de juin à août 2011, et par la suite en saison
pluvieuse, pendant trois mois également, entre février et avril 2012.
Les résultats issus de cette étude ont montré, entre autres, que les dépenses alimentaires sont
beaucoup plus importantes en saison pluvieuse qu'en saison sèche. Cependant, les quantités
consommées sont relativement plus élevées en saison sèche qu'en saison pluvieuse. La
quantité d’aliments consommés par personne et par jour a été estimée en saison sèche
respectivement à 1202g (dans les ménages aisés), 833g (dans les ménages moyens) et 506g
(dans les ménages pauvres). En saison pluvieuse, les quantités consommées sont
respectivement dans l’ordre de 1120g (dans le quartier aisé), 801g (dans les ménages moyens)
et de 493g (dans les ménages les moins aisés).
Les apports énergétiques par personne et par jour en saison sèche sont respectivement de 2571
calories (dans les ménages aisés), 1864 calories (dans les ménages moyens) et de 1094
calories (dans les ménages pauvres). Les apports énergétiques sont également en baisse en
saison pluvieuse. Ils sont respectivement de 2452 calories (dans les ménages aisés), 1838
calories (dans les ménages moyens) et de 1130 calories (dans les ménages pauvres).
Les apports protéiques par personne et par jour ont été estimés en saison sèche respectivement
à 102g (ménages aisés), 81g (dans les ménages moyens) et 51g (dans les ménages pauvres).
En saison pluvieuse, ces apports sont également faibles. Ils sont de l’ordre de 100g dans les
ménages aisés; 80g dans les ménages moyens et 50g dans les ménages pauvres.
L’analyse de différents modes de consommation a montré que les habitudes alimentaires des
Kinois ne semblent pas rencontrer les exigences nutritionnelles. Entre les deux considérations,
les ménages ont de plus en plus de difficultés à trouver un point d’équilibre. Les éléments qui
justifient ce difficile équilibre sont notamment : la monotonie alimentaire dans les ménages, la
tendance à favoriser la consommation des aliments bon marché, le choix des aliments sans
lien avec les considérations diététiques, l’apparition de plus en plus de problèmes de santé
publique liés aux modes de consommation alimentaire. Toutefois, le déséquilibre alimentaire
dans les ménages kinois n’est pas toujours lié au revenu.