Abstract :
[fr] Au Rwanda, l’agriculture est la principale activité économique qui occupe environ 90% de la
population active dans les zones rurales. Elle contribue pour plus de 36% dans la formation du
PIB. Le café est la principale culture de rente et source de revenu des producteurs, et qui
procure des devises importantes pour l’économie nationale. Même si le café n’occupe que
6,3% des superficies cultivées, il est exploité par plus de 500.000 ménages au niveau national.
Depuis son introduction au Rwanda en 1904, le café a toujours été exploité par des
producteurs individuels au sein de leurs collines. Après la libéralisation de la filière café au
Rwanda en 1998, la quantité et la qualité produites ne cessent de décroître, ce qui influe sur le
prix et sur le revenu des caféiculteurs.
Dans la recherche de solutions à ce problème, l’État rwandais a misé sur le regroupement des
producteurs en coopératives et dans la construction des stations de lavage de café (SLC) dans
toutes les zones caféicoles au niveau national. Le but est de produire un café entièrement lavé,
exportable et mieux coté sur le marché international, et qui puisse fournir des revenus
meilleurs pour les paysans producteurs. Les stations de lavage sont alors perçues comme des
procédés de production de café de qualité, sont principalement gérées par des coopératives,
qui sont des éléments structurants dans le monde rural. Un travail d’enquêtes auprès d’un
échantillon de 80 caféiculteurs pendant trois campagnes (2008, 2009, 2010), des interviews,
des observations ainsi que des entretiens auprès de différents agents intervenant dans le
secteur caféier ont été menés pour comprendre et analyser les effets des SLC et des
coopératives sur les producteurs.
La présente dissertation originale est consacrée à analyser l’impact de la structuration du
monde paysan à travers les coopératives et les stations de lavage de café de Maraba et de
Karaba au sud du Rwanda, sur le développement socio-économique des producteurs membres
et du monde environnant, en les comparant aux caféiculteurs non membres des coopératives.
A travers ces infrastructures et structures mises en place, des emplois sont créés pour les
producteurs, les paysans sont motivés, les revenus augmentent, le marché est garanti, les prix
sont meilleurs pour les membres, les crédits sont accordés, ce qui améliore le bien-être socioéconomique
voire technique des caféiculteurs, et permet de réduire la pauvreté au sein des
ménages producteurs.
[en] The agricultural sector is the main economic activity of Rwanda, which occupies
approximately 90% of the active population in rural areas. It contributes more than 36% to the
GDP. Coffee is the main cash crop and source of income for farmers, and provides major
currencies for the national economy. Although it covers only 6.3% of cultivated areas, coffee
is produced by 500,000 households in Rwanda. Since its introduction in the country in 1904,
coffee has always been operated by individual producers. After the liberalization of the coffee
sector in Rwanda in 1998, the quantity and quality produced are steadily decreasing which
affects the price and the income of coffee growers.
In the search for a solution to this problem, the Rwandan government has focused on the
consolidation of producers cooperatives, and on the building of coffee washing stations
(CWS) in all coffee growing areas at national level. The goal is to produce a fully washed
coffee, exportable and better valued on the international market, which can provide better
income for peasant producers. Washing stations are then seen as tools to produce quality
coffee and are mainly run by cooperatives, which are structural elements in the rural world.
Survey work on a sample of 80 farms for the three seasons (2008, 2009, 2010) as well as
interviews with various key agents involved in the coffee sector have been conducted to
understand and analyze the effects of CWS and cooperatives on coffee growers.
This original dissertation is devoted to analyze the impact resulting from the structure action
of the peasant world through cooperatives and coffee washing stations of Maraba and Karaba
in southern Rwanda, on the socio-economic development of farmers who are members of a
cooperative and the surrounding world by comparing to non-members of cooperatives.
Through these facilities and structures put in place, jobs are created for producers, farmers are
motivated due to income increases, the market is guaranteed, the prices are higher for
members and loans are given, thereby improving the socio-economic and technical assistance
to growers, which reduces the poverty among coffee growers’ households.