Abstract :
[en] This thesis is about the impact of land conversion for industrialization on household livelihood strategies in Hung Yen province, northern Vietnam. The study shows that land conversion is generating a household landholdings decline while boosting the land market. After land conversion, 16% of laborers in the surveyed households find employment in industrial factories while 52% find jobs in the informal sector. Because of land conversion, rather than being net food producers, peasant households have become net food purchasers. Meantime, food safety in industrial areas is threatened by increasing environmental pollution. The findings also demonstrate that 51.9% of the surveyed households choose diversification as a livelihood strategy while 35.6% of them shift entirely to non-farm strategies. Among the affected peasant groups, households with a non-farm background that lost less than 50% of their agricultural land are likely to be in a better position to engage in lucrative non-farm jobs. Land conversion is causing a complex agrarian transformation in Vietnam. On the one hand, it generates a mechanism of social differentiation which is determined by land alteration and capital accumulation from high earning non-farm activities. On the other hand, peasant livelihood strategies, thanks to adaptation and innovation, have mitigated the impacts of land conversion and reveal the persistence of a peasant economy.
[fr] Cette thèse tente de mesurer les impacts liés à l’industrialisation qui entraîne une perte de terres agricoles et les stratégies des ménages qui en découlent à partir du cas de la province de Hung Yen, dans le Nord du Vietnam. Les résultats de cette étude montrent que les droits fonciers détenus par les paysans sont affectés par ce mouvement avec une forte marchandisation de la terre. Après expropriation, seulement 16% des travailleurs interrogés lors de notre enquête trouvent un emploi dans les industries alors que 52 % des travailleurs ont des emplois informels. À cause de la perte des terres, de producteurs nets d’aliments, les ménages agricoles deviennent des acheteurs nets de nourriture. Parallèlement, la sécurité sanitaire des aliments dans les zones industrielles est menacée par une pollution environnementale grandissante. Les résultats obtenus montrent également que 51,9 % des ménages enquêtés ont choisi la diversification comme stratégie d’adaptation et que dans le même temps 35.6 % de notre échantillon se sont orientés vers des stratégies d’adaptation en dehors de l’agriculture. Parmi les groups paysans affectés par la conversion, les ménages ayant acquis un bagage en dehors du secteur agricole et ayant perdu moins de la moitié de leurs terres semblent se trouver en meilleure posture pour s’insérer dans des circuits professionnels non-agricoles lucratifs. Le changement des terres entraîne des transformations complexes des systèmes agraires. D’une part, il provoque un mécanisme de différenciation sociale qui est fonction des mutations foncières et de l’accumulation du capital liées aux activités extra-agricoles. D’autre part, les paysans s’adaptent et innovent afin d’atténuer les impacts liés à la perte des superficies et ont révélé la persistance de l’économie paysanne.