Abstract :
[fr] Les encyclopédistes du 18° inclurent leurs définitions de la spécificité humaine par rapport à celle de l'animal dans leur nouvelle synthèse du savoir. A la même époque, resurgit le concept des "droits de l'animal" (relayant les anciens procès intentés à des animaux). La communication examine comment Diderot et d'Alembert, Panckoucke, Robinet, De Lisle de Sales, Valmont de Bomare, etc., s'y prirent pour concilier les droits de l'homme et ceux de l'animal dans les articles de leurs encyclopédies. Si l'animal appartient à la catégorie de "l'autre", sa proximité avec l'homme, en raison du développement des premières intuitions transformistes et du sensualisme matérialiste, s'affirme de plus en plus, en opposition au cartésianisme qui considérait l'animal comme une machine et l'écartait, par essence, de l'homme et de Dieu. En conséquence, les points de vue qui s'expriment au siècle des Lumières au sujet des animaux ont suscité des idées dérangeantes sur le lien unissant tous les êtres vivants entre eux et, d'autre part, ils ont soulevé de nouvelles questions, les unes théoriques : au sujet de l'origine des espèces, les autres pratiques : sur le droit de l'homme à manger les animaux, le choix des viandes et ses conséquences morales, voire politiques. Car, fondé comme il l'est sur des formes de violence publique ou privée, l'abattage des animaux afin de produire de la viande a toujours eu de nombreuses implications, notamment sociales, propres à induire finalement des réformes ou des changements d'ensemble.