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Abstract :
[fr] L’étude linguistique que nous proposons d’exposer – et qui fut l’objet d’un mémoire – envisage Le vocabulaire culinaire comme système et la recette de cuisine comme genre d’après un recueil de recettes datant de 1651 et intitulé Le Cuisinier françois. Partant de l’élaboration d’un lexique ne reprenant que les mots pleins, nous avons observé deux particularités. D’une part, il existe des combinaisons préférentielles entre certains verbes et leurs arguments : par exemple, le verbe émier n’accepte comme argument que le lexème (du) pain, et assaisonner sera toujours suivi d’un nom désignant une épice. D’autre part, des relations sémantiques et formelles unissent les différents verbes appartenant au domaine culinaire. Ainsi, nous avons mis en exergue des paires synonymiques : mariner et tremper (d’un ingrédient), s’enhuiler et se tourner (d’une sauce) ; des paires antonymiques : chauffer et froidir (d’une préparation), durcir et mortifier (d’une viande) ; des gradations : fondre, roussir et noircir (du beurre). Finalement, il s’avère que l’ensemble des verbes culinaires forme un système cohérent et structuré, tant d’un point de vue formel que sémantique. Mieux encore, nous pouvons réduire la recette de cuisine à une chaîne verbale qui accueille dans ses places argumentales des unités lexicales particulières, tenant compte de leur forme – de leur catégorie grammaticale, donc – et de leur sens – des sèmes qui composent leur signification. Lors de notre communication, nous dégagerons ce modèle, cette trame linguistique qui permet de définir la recette culinaire comme un genre textuel : un genre que nous étudions désormais dans notre thèse.