Abstract :
[fr] 1. La formation des enseignants en matière d'informatique pédagogique poursuit trois buts : les faire réagir en hommes cultivés devant une technologie nouvelle, les aider à devenir des utilisateurs éclairés et, si possible, des créateurs. La culture est ici entendue comme la capacité de comprendre et d'appliquer l'esprit critique à un fait de civilisation. La formation devra donc être impliquante, ce qui requiert une pratique, une action personnelle, limitée en l'occurrence, mais toujours significative. Il est crucial que les éducateurs soient capables de comprendre la (face cachée) des programmes dont l'offre va se multiplier, qu'ils puissent découvrir les options philosophiques; culturelles et pédagogiques qui les sous-tendent et, par là-même, en détecter les forces et les faiblesses principales. Ils seront ainsi en mesure de choisir avec discernement les outils à utiliser dans leur pratique. L'idéal reste que la formation mette les éducateurs en mesure de créer leurs propres programmes, seuls ou en collaboration avec des collègues. Mais, même si l'on peut mettre à leur disposition des langages de programmation aussi naturels que possible, ces initiatives resteront limitées. Les enseignants ne sont pas non plus en mesure de fabriquer tous les tests qui leur sont nécessaires, ni d'édifier seuls des banques de questions au sens contemporain de ce terme. Si bien formés soient-ils, les médecins praticiens tentent-ils de réaliser seuls toute la recherche médicale? On n'adoptera donc pas l'attitude naïve ou démagogique de ceux qui, il n'y a guère, voulaient faire croire que toute la recherche et le développement pédagogiques pouvaient, voire devaient se faire par les enseignants. Ce n'est pas vrai, du moins si l'on entend que ces maîtres continuent à assumer l'intégralité de leurs charges d'enseignement et si l'on se rappelle que la plupart d'entre eux n'oht reçu aucune formation spécialisée en matière de recherche et de développement. 2. Nous suggérons qu'à l'avenir, des mesures de protection du consommateur soient prises dans le domaine des didacticiels aussi. Dans un premier temps, on pourrait au moins exiger que figure sur la pochette de chaque disquette des indications précises sur la matière couverte et les objectifs poursuivis. Mais il importe d'aller beaucoup plus loin. Nous proposons que soient adoptées des dispositions légales faisant obligation aux éditeurs de didacticiels d'apporter la preuve écrite qu'une procédure de vérification suivie de révision, a été réalisée avec des élèves avant la mise en circulation du matériel. Si l'on se réfère à la réglementation en vigueur en Floride, on comprend par vérification «un processus expérimental de collecte et d'analyse des données servant à un éditeur de matériel curriculaire à améliorer l' efficacité éducative de celui-ci avant de le mettre sur le marché. Par la suite, l'éditeur est tenu de collecter les données auprès des étudiants afin d'améliorer la qualité et la fiabilité du produit, aussi longtemps qu'il reste sur le marché». (Florida Senate Bill, Section 283-25).
