Abstract :
[fr] Revue de la littérature :
La voix est majoritairement étudiée soit comme un substrat biologique déterminé par la forme et la taille du larynx et du tractus vocal, soit comme une émanation vibratoire du soi vers l’extérieur (Azul & Hancock, 2020). Nous proposons une approche de la voix comme encorporation de normes amenant à une technique du corps influencée par notre culture somatique (Mauss, 2021). Nous interprétons donc la voix comme un résultat acoustique produit par une multitude de gestes acquis durant la socialisation, selon la théorie des apprentissages moteurs (Iwarsson, 2015). Il n’existe actuellement pas de recherche investiguant la manière dont les enfants incorporent les normes vocale, ce processus étant largement naturalisé (Chevaillier, 2013).
Méthode :
Cette approche hérite principalement de l’anthropologie du corps, nous l’appliquons à la voix et à sa rôle dans la production du genre. Dans l’autre sens, nous analysons la manière dont le système genre impose des anneaux de représentations contraignantes qui vont produire-moduler la voix (Godelier & Panoff, 2022).
L’apprentissage de la voix comme processus itératif ritualisé durant l’enfance sera induite par une approche comparative, théorique et pratique-clinique, avec les soins vocaux transaffirmatifs (SVTA). Les SVTA explicitent les paramètres acoustiques d’intérêt et les mouvements pertinents du comportement moteur vocal pour masculiniser ou féminiser une voix (Leyns et al., 2021). Nous mobilisons également les concepts de performativité du genre et de normativité queer qui investiguent la façon dont les matrices normatives produisent des effets entre société-individu (Niedergang, 2023).
Résultats et conclusion :
Les enfants prépubaires ne présentent pas de différences physiologiques significatives selon le genre, or nous pouvons reconnaitre la voix d’enfant, masculine ou féminine (Fitch & Giedd, 1999). Cette capacité démontre l’incorporation précoce de normes communicationnelles segmentales - prosodie et articulation - et suprasegmentale, la voix (Leung et al., 2018).
Azul & Hancock (2020), inspirés par la sociophonétique, rappellent que l’indexation des positionnements socioculturels (identités sociale de genre ou d’âge p. ex.) est produite durant l’interaction, entre le locuteur et l’interlocuteur. De l’autre côté de l’interaction, l’identité « enfant » influence donc notre perception du genre vocal et modifie l’importance accordée aux paramètres acoustiques autrement considérés comme pertinents (p.ex. la hauteur tonale).
Event organizer :
ULiège, Institut de Recherches en Sciences Sociales, Laboratoire d'Anthropologie Sociale et Culturelle
ULiège, Faculté de Psychologie, Logopédie & Sciences de l'Éducation
Research Unit for a life-Course perspective on Health & Education (RUCHE)
ULiège, Philosophie et Lettres, UR Mondes anciens
Institut de Recherche pour le Développement (IRD)
Patrimoines Locaux, Environnement & Globalisation (PALOC)
Programa de Estudios Antropológicos, Colsan
El Colegio de San Luis
Anthropology of Children and Youth Network (easa)