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Abstract :
[fr] À l’heure actuelle en Belgique francophone, les professeurs qui accueillent un futur enseignant dans leur classe ne sont pas formés à cette fonction, rien n’étant de plus officiellement défini en termes de gestes et postures attendus (Dejaegher et al., 2019). Pour répondre à cette problématique, le récent Décret définissant la formation initiale des enseignants (FW-B, 2022) reconnait à juste titre l’importance du rôle de maitre de stage et prévoit d’organiser dès 2025 un module de formation spécifique qui jusqu’à maintenant faisait défaut. Dans ce contexte en changement, il est apparu pertinent de questionner les travailleurs de terrain sur leur façon de fonctionner dans cette tâche discrétionnaire.
La littérature scientifique met régulièrement en évidence, dans cette réalité compliquée, qu’il est difficile pour l’accompagnateur de trouver une posture adéquate, transitant régulièrement entre deux positionnements extrêmes, celui de modèle ou de laisser-faire (Dugal, 2009 ; Mieusset, 2013). Pour dépasser cette opposition stricte entre le maitre de stage qui dit tout et celui qui laisse complètement faire, la volonté a été d’enrichir cette perspective dichotomique par 5 postures d’accompagnateur mises en évidence dans les travaux du TREFL (Colognesi et al, 2019). Un modèle composite d’intelligibilité (adapté de Crasson et al, 2024) a par conséquent été conçu afin de mieux saisir la finesse et le côté « adaptatif » de l’accompagnement adopté. En effet, différents auteurs mettent en évidence qu’il n’existe pas une posture idéale. Ainsi, Desbiens et al (2006) préconisent par exemple, en s’inspirant de travaux préalables, une posture basée sur l’exercice d’un pouvoir plus directif et prescriptif durant les premiers temps de stage, soutenant ainsi davantage le développement des compétences de base, puis une ouverture progressive à une action plus proactive des futurs enseignants. Malo (2008 et 2011) quant à elle met en exergue dans ses différents travaux une perspective théorique qui considère le stagiaire selon une vision non déficitaire et préconise en conséquence l’adoption de postures plus ouvertes, laissant à contrario une place plus active aux stagiaires et ce, dès le départ. Fort de ces différents éléments, il apparait intéressant d’investiguer plus spécifiquement le partenariat du binôme maitre de stage- stagiaire.
Se plaçant dans une recherche doctorale plus large, cette première étape vise à identifier les postures que des maitres de stage de l’enseignement secondaire supérieur déclarent adopter, et ce lors de différentes situations clés de l’accompagnement de stage (Crasson et al, 2024) grâce à la passation d’un questionnaire. Celui-ci comprenait 60 items traduisant des pratiques d’accompagnement plus ou moins directives à propos desquelles les participants devaient se positionner sur une échelle de likert en fonction de si la pratique décrite leur était coutumière ou non. Il a été proposé à différents collaborateurs d’un institut de formation, toutes sections confondues. Après avoir explicité la démarche de conception du questionnaire et proposé quelques indices de validation psychométrique de celui-ci, la communication ambitionne de présenter les premiers résultats permettant d’analyser la mise en lien entre les postures et les situations emblématiques de stage envisagées. Elle sera également l’occasion de donner à voir un premier état des lieux des pratiques d’accompagnement déclarées par les répondants. Enfin, les implications possibles de ces premiers résultats seront discutées, tant au niveau de la construction de questionnaires pour appréhender les postures des maitres de stage qu’au niveau des enjeux des formations à proposer à ce public d’enseignants accompagnateurs.