[EST ALIQUID + GROUPE INFINITIF SUJET]: UN MOTIF TEXTUEL PROPREMENT OVIDIEN

Tonnaer, Pascal

doi:10.2143/LEC.91.1.3292656

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Article (Scientific journals)

[EST ALIQUID + GROUPE INFINITIF SUJET]: UN MOTIF TEXTUEL PROPREMENT OVIDIEN

Tonnaer, Pascal

2023 • In Les Études Classiques, 91 (1-4), p. 227 - 252

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https://hdl.handle.net/2268/331595

DOI
10.2143/LEC.91.1.3292656

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Keywords :

Classics; Literature and Literary Theory

Abstract :

[en] We use the notion of textual motif [TM] to investigate the recurrence of the structure [est aliquid + subject infinitive clause] in Ovid’s work. We show that this is a typically Ovidian TM, which the author uses more specifically in his epistolary works. We also show that this TM always implies an enunciative posture on the part of the speaking subject, constructed as a function of the relationship he maintains with his interlocutor.

Disciplines :

Classical & oriental studies

Author, co-author :

Tonnaer, Pascal ; Université de Liège - ULiège > Département des sciences de l'antiquité > Langue et littérature latines

Language :

French

Title :

[EST ALIQUID + GROUPE INFINITIF SUJET]: UN MOTIF TEXTUEL PROPREMENT OVIDIEN

Alternative titles :

[en] (Est aliquid + subject infinitive clause): A textual motif that is typically Ovidian

Publication date :

2023

Journal title :

Les Études Classiques

ISSN :

0014-200X

eISSN :

2952-7651

Publisher :

Societe des Etudes Classiques A S B L

Volume :

Issue :

1-4

Pages :

227 - 252

Peer reviewed :

Editorial Reviewed verified by ORBi

Available on ORBi :

since 12 May 2025

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S. J. GREEN, Ovid, Fasti 1: A Commentary, Leyde, Brill, 2004, p. 224, note au v. 484: The idiom est aliquid is first found in Ovid; cf. [fast.] 6.27 est aliquid nupsisse Ioui, Iouis esse sororem (Juno), Met. 12.93-4 est aliquid non esse satum Nereide, sed qui/Nereaque et natas et totum temperat aequor (Cycnus), 13.241-2, Tr. 5.1.59, Pont. 2.7.65, 2.10.39, 3.4.18, Thes. 1.1641-51 ff.
R. J. LITTLEWOOD, Commentary on Ovid’s Fasti, Book 6, Oxford, University Press, 2006, p. 15, note 27: ‘est aliquid nupsisse Ioui, Iouis esse sororem’ : […] The irony implicit in the understatement, est aliquid, is present in several examples of this idiom from Ovid’s exile period, for example, est aliquid magnis crimen abesse malis (Fast. 1. 484. Cf. P. 2. 7 .65, 2. 8. 9).
Par exemple Ov., H., 3, 131: Est aliquid, collum solitis tetigisse lacertis.
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Pour une vue d’ensemble de ces notions, cf. D. LEGALLOIS, « La notion de construction», dans Encyclopédie Grammaticale du Français, octobre 2016, en ligne: (page consultée le 28 juin 2022);
D. LEGALLOIS et Ph. GRÉA, « La grammaire de construction», dans D. LEGALLOIS et J. FRANÇOIS (dir.), Autour des grammaires de constructions et de patterns (Cahier du CRISCO, 21), Caen, Université de Caen, 2006, p. 5-27;
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D. LONGRÉE, X. LUONG et S. MELLET, art. cité (n. 12), p. 735.
Pour toute cette démonstration, cf. S. MELLET et D. LONGRÉE, « Légitimité d’une unité textométrique: le motif», dans A. DISTER, D. LONGRÉE et G. PURNELLE (éd.), JADT 2012. Actes des 11e Journées internationales d’Analyse statistique des Données Textuelles, Liège, Université de Liège, 2012, p. 715-728.
S. MELLET et D. LONGRÉE, art. cité (n. 14), p. 716.
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Au moment de commencer nos recherches, trois œuvres d’Ovide (les Métamorphoses, les Tristes et les Pontiques) n’étaient pas encore disponibles dans la base du LASLA, si bien que nous avons eu temporairement recours à d’autres sources électroniques (Classical Latin Texts – The Packard Humanities Institute; Library of Latin Texts – Brepols Publisher) pour obtenir les mêmes résultats, confirmés depuis.
.
Tous les passages d’auteurs anciens, ainsi que la numérotation des vers, sont issus de la Bibliotheca Teubneriana. Toutes les traductions données sont des traductions personnelles.
Nous suivons en cela L. DE NEUBOURG, La base métrique de la localisation des mots dans l’hexamètre latin, Bruxelles, AWLSK, 1986, chapitre IV, p. 58: « Dès lors, au moment où une incision syntaxique plutôt faible s’installe à l’endroit conventionnel d’une césure, il est très possible que la coïncidence de l’articulation syntaxique avec l’articulation rythmique attendue évoque le sentiment d’une césure normale, même s’il se trouve une pause de sens plus prononcée ailleurs dans le vers. Dans ce cas donc, grâce à “la force de l’habitude”, une articulation syntaxique plus faible l’emporterait sur le plan rythmique.»
Nous nous référons ici à la distinction faite entre ponctuation et intermot bucoliques dans J. SOUBIRAN, « Ponctuation bucolique et liaison syllabique en grec et en latin», Pallas. Revue d’études antiques, 13 (1966), p. 21-52.
Ov., epist., 11, 25-26: Ipsa quoque incalui, qualemque audire solebam, / Nescio quem sensi corde tepente deum. « Moi aussi je me suis mise à brûler, j’ai senti dans mon cœur échauffé, / Tel qu’on me le dépeignait d’habitude, je ne sais quel dieu»; v. 31-32: Nec, cur haec facerem, poteram mihi reddere causam / Nec noram quid amans esset. At illud eram. « Et je ne pouvais me rendre compte pourquoi je faisais ces choses / Et j’ignorais ce que c’est, quelqu’un qui aime. Mais j’étais cela.»
Ov., Pont., 2, 7, 65.
Ov., Pont., 3, 4, 18.
Ov., trist., 1, 2, 53; 5, 1, 59; Pont., 2, 8, 9.
Ov., Pont., 2, 10, 39.
Le thème de la phrase entière est en effet la complicité, ce qui, outre cette éventuelle coupe hephtémimère, ressort nettement de la position métrique de iuncta en tête du v. 40 et de simul à la coupe hephtémimère du v. 41.
Ov., trist., 1, 2, 55-56; Pont., 2, 8, 10; 2, 10, 39-40; 3, 4, 18.
Ov., trist., 5, 1, 59; Pont., 2, 7, 65; 2, 8, 9.
Ov., trist., 1, 2, 54; Pont., 2, 10, 42.
Ov., trist., 1, 2, 55; Pont., 2, 8, 9; 2, 10, 41.
Ov., Pont., 2, 7, 65; 3, 4, 18.
Les formulations [est multum + infinitif sujet] et, dans une moindre mesure, [multo est melius + infinitif sujet] représentent des variantes paradigmatiques de [est aliquid + infinitif sujet] à fonction emphatique. Puisqu’un même MT peut présenter des variantes formelles, nous avons cherché ces mêmes formulations dans le corpus ovidien: nous ne les y avons pas trouvées, non plus que chez les autres poètes pour l’époque ici étudiée. Nous avons également cherché d’autres séquences permutables avec [est aliquid + infinitif sujet] telles que [est nonnihil + infinitif sujet], ou à l’inverse [nihil est + infinitif sujet] et [non est multum + infinitif sujet]: à nouveau, nous n’avons rien trouvé chez Ovide. En revanche, nous aimerions signaler la présence chez Juvénal de la séquence [usque adeo nihil est + proposition subordonnée introduite par quod] en tête d’hexamètre, qui est une expression emphatique en négatif de [est aliquid + groupe infinitif sujet]: Vsque adeo nihil est quod nostra infantia caelum / hausit Auentini baca nutrita Sabina ? (Iuv., 3, 84-85). Par ailleurs, nous trouvons chez Perse la formulation [usque adeo nihil est + groupe infinitif sujet]: Vsque adeone / scire tuum nihil est nisi te scire hoc sciat alter ? (Persius, 1, 26-27). En aucun cas ces occurrences ne sont les variantes d’un MT, vu leur caractère unique chez chacun des deux poètes.
Sen., epist., 22, 4.
Ov., epist., 4, 29-30: Est aliquid, plenis pomaria carpere ramis / Et tenui primam delegere ungue rosam.
Ov., epist., 3, 131-132: Est aliquid, collum solitis tetigisse lacertis, / Praesentisque oculos admonuisse sui !
Ov., epist., 11, 11 : Scilicet est aliquid, cum saeuis uiuere uentis.
Ov., trist., 1, 2, 53-56: Est aliquid, fatoue suo ferroue cadentem / In solida moriens ponere corpus humo, / Et mandare suis suprema et habere sepulcrum / Et non aequoreis piscibus esse cibum.; Pont., 3, 4, 18 : Est aliquid memori uisa notare manu.
Ov., Pont., 2, 7, 65: Est aliquid patriis uicinum finibus esse.
Ov., trist., 5, 1, 59: Est aliquid, fatale malum per uerba leuare.
Ov., Pont., 2, 10, 39-42: Est aliquid casus pariter timuisse marinos / iunctaque ad aequoreos uota tulisse deos, / Et modo res egisse simul, modo rursus ab illis, / quorum non pudeat, posse referre iocos.