Abstract :
[fr] L’analyse qui a été entreprise lors de notre mémoire de licence a pu être enrichie lors de ce travail de DEA. Cela a consisté en l’étude conjointe des archives du réseau de démergement des communes situées dans la plaine alluviale de la Meuse, sur une partie du tronçon compris entre Huy et Visé, en complément des données acquises auprès des services d’intervention lors de notre précédente étude. Dans un premier temps, une reconstitution du niveau d’eau atteint lors de la crue débordante de l’hiver 1925-26 a été effectuée sur base des documents historiques, des levés géométriques et des cotes de crue recensées en divers points de la zone inondée. Cette crue était la seule d’une telle importante pour laquelle nous disposions d’un levé topographique précis du niveau d’eau sur l’ensemble de son cours. Grâce à cette reconstitution, une estimation de la hauteur de submersion a pu être avancée afin de déterminer quels étaient les points bas locaux par rapport au plan d’eau théorique tel qu’il avait été reconstitué. Notre hypothèse tendait à mettre en évidence un lien entre cette situation de point bas local et la fréquence des inondations qui avaient été enregistrées par le biais des rapports d’intervention des services d’incendie, indépendamment de tout nouveau débordement de la Meuse, mais plutôt suite à des phénomènes de ruissellement, d’accumulation et de refoulement des eaux en zone urbaine. Ce lien a, en effet, pu être observé dans certains sites critiques de la plaine alluviale, sujets aux accumulations d’eau de ruissellement produites par de fortes précipitations que les réseaux d’égouttage ne sont plus à même d’absorber. Parmi ces sites, notons essentiellement le quartier de Renory à Angleur, le centre de Jemeppe-sur-Meuse, le boulevard d’Avroy et le boulevard de la Sauvenière à Liège ainsi que la rue Saint-Léonard dans le quartier de Vivegnis. Nous avons également pu mettre en exergue l’effet positif du démergement dans les sous-bassins hydrographiques où les eaux de pluie et d’infiltration sont collectées, pompées et rejetées dans la Meuse, quel que soit son niveau, par le biais de conduites étanches et sous pression. Le réseau de démergement a été mis en place après la crue de l’hiver 1925-26, pour contrer les effets de la subsidence des terrains sous lesquels l’exploitation minière a eu lieu, et dont les galeries n’ont pas été remblayées, entraînant le tassement des terrains sus-jacents. Le nombre d’interventions enregistré dans ces terrains démergés est considérablement réduit. Enfin, les archives disponibles pour quelques épisodes pluvieux importants et relatives aux durées de fonctionnement et au moment de déclenchement des pompes du réseau de démergement ont été analysées dans le détail en vue de faire apparaître la progression d’un « front d’inondation » au sein de la zone urbaine, en tenant compte également de l’heure à laquelle la population a émis ses appels aux services d’intervention. Lors des épisodes pluvieux dont l’intensité est spatialement homogène, la progression de ce front a pu être suivie de manière précise, pour un événement donné, depuis le plateau hesbignon jusqu’à la plaine alluviale. Le temps de réaction observé entre ces deux points était alors de l’ordre d’une vingtaine d’heures.
