Analyse des inondations en région liégeoise sur base des relevés des services d'intervention

En vue de cartographier les inondations dans l’agglomération liégeoise, une approche originale a été menée, basée sur l’encodage des rapports d’interventions réalisées par les services d’incendie de l’agglomération de Liège. Chaque appel émis par la population qui requiert l’intervention de motopompes destinées à évacuer les eaux des caves, des rez-de-chaussée ou de la voirie a été méthodiquement encodé. Au total, le nombre d’interventions enregistrées s’élève à 3.176, pour la période comprise entre le 01/01/1993 et le 03/06/2004. Les éléments fournis dans le rapport nous ont également permis de connaître quelques caractéristiques des inondations recensées : volume d’eau estimé, durée de l’intervention, dégâts matériels recensés, … Au terme de cette phase de collecte, une cartographie complète des types d’inondations recensés et leur mise en relation avec les paramètres physiques du milieu ont été effectuées. La lithologie, la pédologie et l’occupation du sol sont parmi les facteurs les plus influents sur la localisation des inondations dans la région liégeoise. En effet, nous avons pu constater l’influence des sols à pseudo-gley sur l’accumulation des eaux de surface, entraînant de fréquentes inondations. L’aménagement historique des sites joue également un rôle important dans la localisation des inondations les plus fréquentes. Le boulevard d’Avroy et son prolongement vers le boulevard de la Sauvenière sont construits par remblai sur un ancien bras de la Meuse. Le substratum fissuré des matériaux ayant servi à combler ce lit favorise l’infiltration des eaux dans les caves des bâtiments. Nombre d’appels sont également liés à la présence d’ascenseurs, dont les infrastructures sont généralement dépourvues d’évacuations d’eau car leur base se situe la plupart du temps sous le niveau du réseau d’égouttage. Ce travail met également en exergue les inondations caractéristiques de la vallée du Geer. Celles-ci sont brèves et intenses et ont lieu en position de bas de versant à l’exutoire des vallons, secs en temps normal et provenant du plateau hesbignon. Malgré des précipitations de forte intensité mesurées au cours de la période d’étude (1993-2004), les récents aménagements montrent cependant une réduction du développement des flash-floods et des dégâts qu’ils occasionnent. Au terme de cette analyse, nous avons pu conclure que des précipitations de l’ordre de 20 mm/h durant une heure sont généralement suffisantes pour induire des inondations localisées en zone urbaine et nécessiter l’intervention des pompiers en vue d’évacuer l’excédent d’eau que les réseaux d’égouttage ne sont plus à même de prendre en charge.