Perspectives liées à la politique des infrastructures d'accueil pour les activités économiques - Rapport scientifique

Le rapport final de la subvention 2024 de cette recherche est consacrée à la réorientation future de la politique des infrastructures d’accueil des activités économiques en Wallonie.
Cette recherche vise à proposer aux autorités wallonnes comment renouveler sa stratégie régionale relatives aux infrastructures d’accueil des activités économiques et, par là-même, opérationnaliser les recommandations émises par la Cour des comptes en 2023 dans un rapport d’audit consacré à la politique des parcs d’activités économiques. Il s’agit également de formuler des recommandations en vue de concilier deux objectifs à la fois européens et régionaux : assurer le redéploiement économique de notre territoire, voire sa réindustrialisation et tendre d’ici 2050 vers le « zéro artificialisation nette » du sol.
En Wallonie, cet objectif du ZAN est intégré au concept d’optimisation spatiale mis en avant en 2024 dans le cadre du SDT (Schéma de Développement du Territoire). Ce dernier vise à ce que « 30 % des nouveaux terrains à vocation économique soient aménagés sur des terres déjà artificialisées à l’horizon 2030, et à porter ce taux à 100 % à l’horizon 2050, sauf en cas de désartificialisation » (SA3éco.M1 du SDT).
Le rapport final 2024 reprend les résultats de la première année de cette recherche prévue sur deux années. Il est structuré en deux thématiques. Celles-ci visent à :
• aider la Région à se doter d’une stratégie renouvelée en matière d’infrastructure d’accueil pour les activités économiques, à même de contribuer au développement territorial wallon tout en respectant les principes de l’optimisation spatiale ;
• préciser les contours du système d’information à associer à cette stratégie.
1. Thématique 1 : Analyse prospective sur la réindustrialisation, le déploiement de l’activité économique et l’optimisation spatiale
Cette thématique se décline selon deux axes.
Le premier axe s’intéresse à la dimension territoriale des objectifs de réindustrialisation et de redéploiement économique régional, tenant compte des tendances émergentes ainsi que des spécificités du territoire wallon et de son appareil productif. L’objectif est ici de de mettre en exergue l’importance des déterminants matériels et immatériels pour le développement économique (futur) wallon et d’inviter à une plus grande considération de ceux-ci dans la stratégie d’accueil de l’activité économique. Ce premier axe s’appuie essentiellement sur une revue de la littérature.
Le second axe s’intéresse à l’implémentation de l’optimisation spatiale vis-à-vis des activités économiques, et à l’objectif d’atteindre à l’échelle régionale, d’ici à 2030, le seuil de 30 % des nouveaux terrains à vocation économique aménagés sur des terres déjà artificialisées et à porter ce taux à 100 % à l’horizon 2050. Le but est d’évaluer les éléments à prendre en compte afin d’atteindre cet objectif tout en ne portant pas préjudice au développement économique régional et à la réindustrialisation, et d’identifier si besoin des pistes de solutions alternatives.
Cette thématique est aussi élargie à la question de la gestion des plus anciens de nos parcs d’activités économiques, afin de maintenir et d’améliorer leur attractivité et à la question de la dynamisation du marché de seconde main des bâtiments à vocation économique.
2. Thématique 2 : L’amélioration du système d’information
La seconde thématique vise à identifier les éléments qui devraient être pris en compte pour développer un système d’information qui puisse soutenir la stratégie wallonne en matière d’infrastructure d’accueil pour les entreprises. Cette thématique est élargie aux modalités de mise en place d’une méthodologie destinée à évaluer les besoins fonciers liés aux activités économiques, tout en s’inscrivant dans la logique de l’optimisation spatiale.
Cette seconde thématique est structurée en trois parties :
- Un benchmark relatif à la méthodologie de l’évaluation des besoins en ZAE et au système d’information relatif à l’état d’occupation des ZAE et des autres données qui alimentent ce travail d’évaluation des besoins dans quelques territoires voisins (VL, NL, DE, LU, FR et CH) ;
- un état des lieux au sujet des données dont disposent et ne disposent pas à ce stade l’administration wallonne (en particulier le SPW EER-DEPA et le SPW MI) à l’égard de l’évolution du stock de ZAE gérées par des opérateurs publics (parcs d’activités et zones portuaires principalement) ;
- de premiers enseignements tirés d’interviews réalisées auprès des opérateurs qui gèrent des ZAE afin d’identifier comment améliorer la fourniture régulière des données liées à l’état des stocks relatif au foncier voué à l’activité économique et d'envisager une méthodologie pour l’évaluation des besoins qui tienne compte des réalités vécues par ces acteurs.